Il n'y a plus rien à cacher, l'inflation est en forte hausse. Elle s'était située à 5,75% en 2009, selon les statistiques officielles du ministère des Finances. Un simple flash-back démontre que le moteur de l'inflation a carrément échappé au contrôle des institutions en charge de la finance. Si l'on tient compte des chiffres diffusés ces dernières années par l'organisme public de l'information statistique, ONS en l'occurrence, le taux de l'inflation est passé de 1,6% en 2006 à 2,5% en 2007, 4% en 2008 et 5,7% durant l'année écoulée, un chiffre émanant cette fois-ci du ministère des Finances. Le rapport de Karim Djoudi, transmis dimanche à la présidence de la République, est resté muet sur les coûts générés par la hausse effrénée du taux de l'inflation. Sur le plan social, la hausse de l'inflation n'a pas encore été accompagnée de la hausse des salaires, alors qu'économiquement, la hausse de l'inflation entraîne de facto la baisse du pouvoir d'achat. Les raisons ayant entraîné cette forte tension inflationniste en 2009 n'ont pas été évoquées aussi dans le rapport du grand argentier du pays. Une chose est sûre : il y a eu une hausse générale des prix des biens et des services en 2009. Durant le premier semestre de l'année en cours, l'indice des prix à la consommation a connu une variation de +4,62%. Les prix des biens alimentaires ont augmenté de 6,46% par rapport au premier semestre de l'année 2009. C'est dire que le taux de l'inflation maintient sa vitesse de croisière durant l'année en cours, alors que l'Algérie risque de subir les contrecoups de l'inflation mondiale. Les produits boursiers, dont l'Algérie est importatrice, ont accentué leur progression ces dernières semaines sur les marchés internationaux, préservant ainsi intacts les risques de tensions inflationnistes pour les mois à venir. Par ailleurs, le rapport de Karim Djoudi fait ressortir une croissance économique hors hydrocarbures de 9,3% en 2009 contre 6,1% en 2008. Le tableau de bord reflétant l'évolution du commerce extérieur de l'Algérie fait ressortir une baisse de 1% de la valeur courante des importations en 2009. Les exportations, exclusivement en hydrocarbures, elles, ont reculé de plus de 40% du fait d'un recul équivalent enregistré par le prix des hydrocarbures. « Malgré le choc externe induit par la crise financière et économique internationale à travers le comportement du prix du baril de pétrole brut sur le marché mondial, la balance des paiements a affiché un solde des paiements courants de 520 millions de dollars US pour l'année 2009 », lit-on également dans le même rapport évaluatif, diffusé par la Présidence et repris par l'APS. Les réserves de change de l'Algérie s'établissaient à 147,2 milliards de dollars US à la fin de l'année 2009. Le niveau de la dette extérieure à moyen et long termes s'est situé à 3,92 milliards de dollars US à la fin de l'année 2009. Concernant la dette publique interne, l'encours s'est positionné, à fin décembre 2009, à 814 milliards de dinars contre 734 milliards de dinars à fin décembre 2008. L'année 2009 se caractérise également par la stabilisation de la dette publique externe dont l'encours s'est situé, à fin décembre 2009, à 480 millions de dollars contre 460 millions de dollars à fin décembre 2008, lit-on également dans le rapport de Karim Djoudi.