D'importants feux ont ravagé les forêts de la wilaya de Béjaïa ces quatre derniers jours, dont deux ont duré deux jours. Les plus importants ont été ceux déclarés dimanche et qui ont mis à rudes épreuves pompiers et forestiers et inquiété les riverains qui ont eu peur pour leurs maisons. Le dernier bilan de la Protection civile fait état de 32 foyers dont les plus importants ont été déclenchés à Adekkar, Fenaïa Ilmaten, Barbacha, Tinebdar et Ighram. Ce sont les deux premiers foyers qui ont été particulièrement persistants et qu'on n'a pu éteindre qu'avant-hier. A Adekkar, précisément au lieudit Lambert, le sinistre, qui s'est déclaré dans la nuit de samedi dans une région difficile d'accès, était tel qu'il a fallu appeler en renfort urgent deux hélicoptères de pompiers dépêchés d'Alger et entrés en action dans l'après-midi. Ils sont venus appuyer l'intervention terrestre menée par d'importants moyens humains, dont ceux des colonnes mobiles de la Protection civile et des forestiers. Les habitants de la région ne pouvaient que s'impliquer également, comme à chaque fois lors de pareille situation, dans la lutte pour venir à bout du feu. Pas très loin des lieux, et dans l'après-midi de la même journée de samedi, un autre incendie important est né près du village Aatout, dans la commune de Fenaïa, Ilmaten. Les agents de la Protection civile et ceux de la conservation des forêts ont dû affronter une vingtaine de feux dans le large périmètre boisé entre El Kseur et Adekkar, en passant par Tinebdar, dont les alentours du village Iguer Amar ont été aussi touchés. Si heureusement les maisons ont été épargnées, les feux ont dévasté des espaces végétaux dans plusieurs endroits de cette région, comme à Taourirt Ighil, Souk Oufella, Tifra, Tibane et Akfadou. La menace est grande sur l'important massif forestier de l'Akfadou qui, dépendant administrativement des deux wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou, est d'une grande richesse floristique, dont des espèces rares. Les flammes ont fait des dégâts aussi plus au sud-ouest de la wilaya, du côté de At Amar Ouzeguane, à Ighram. Les pompiers ont estimé les dégâts des trois feux circonscris, dont celui de Barbacha, à près d'une «centaine d'hectares, toute essence confondue dont des oliviers et des figuiers». Mais depuis le début du mois de juillet, et selon les forestiers, huit hectares de végétation ont été ravagés par les flammes dans plusieurs endroits de la wilaya, y compris sur les hauteurs montagneuses de la côte est, soit à Aït Smail, Taskriout, Darguina, Aokas, Tamridjt, Tizi N'Berber et Tichy. Des feux de moindre importance n'ont pas épargné aussi Oued Ghir, Beni Maouche, Amizour, Tala Hamza, Seddouk, Tazmalt et Ighil Ali. Ça a brûlé en somme dans les quatre coins de la wilaya. La semaine dernière, à Draâ El Gaïd le feu a réduit en cendres 18 hectares de diss, broussailles et maquis.