La reprise universitaire prévue le 23 août peut s'avérer très difficile surtout avec la crise sanitaire qui persiste toujours, notamment en raison du regain de cas de contamination à la Covid-19, ces dernières semaines. Mais les responsables de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) affirment avoir pris leurs dispositions pour gérer la situation et organiser la reprise des enseignements et de la pédagogie dans ses différentes facettes (évaluation, examens...) et dans un environnement marqué par la pandémie. D'ailleurs, un protocole cadre a été mis en œuvre pour justement garantir une reprise et une clôture universitaire sans incidents. La semaine dernière, une rencontre ayant regroupé le recteur, les vices-recteurs, les directeurs des œuvres universitaires, les doyens des facultés et les représentants d'enseignants et des travailleurs, entre autres, a eu lieu au niveau du rectorat de l'UMMTO à l'effet d'identifier les impératifs sanitaires et les exigences pédagogiques pour la gestion de la clôture de l'année universitaire en cours sous Covid-19. Il s'agit, en fait, de réunir les moyens nécessaires afin de permettre l'exécution du protocole spécifique de l'université de Tizi Ouzou. «L'objectif principal de l'administration est de réunir tous les moyens pour s'adapter à la situation de crise sanitaire, reprendre et terminer l'année en cours correctement et assurer l'inscription et l'orientation des nouveaux bacheliers», nous a-t-on précisé, lundi, au niveau du rectorat de l'UMMTO. «Il y a un grand travail qui est en train de se faire pour relancer l'activité tout en veillant à la santé de la communauté universitaire. Il s'agit, en outre, de mettre en place les conditions nécessaires pour une reprise convenable des activités d'enseignement et de recherche. Pour réussir la clôture de l'année universitaire sous Covid-19, il faut l'implication de la communauté universitaire (enseignants, étudiants et personnel ATS)», nous a souligné Moh Djerdjer Mitiche, vice-recteur chargé de la pédagogie au niveau de l'UMMTO. La réorganisation de l'enseignement par vagues d'étudiants et par périodes bloquées (ex : deux semaines pour les étudiants en licence 1 et deux autres pour les inscrits en 2e année et enfin deux autres semaines pour les inscrits en 3e année et 1e année master) fait également partie des propositions du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Mais des changements sont tolérés en fonction des spécificités de chaque université. Cela variera d'une filière à une autre et d'un niveau à un autre. Pour ce qui concerne l'UMMTO, les niveaux à petits effectifs d'étudiants se feront en une seule vague et les filières à gros effectifs en deux à trois vagues. Il est également prévu le maintien et le renforcement de l'enseignement à distance, ajoute notre interlocuteur. Les évaluations et les enseignements seront exclusivement assurés via ce mode de formation en cas d'aggravation de la crise sanitaire, nous a-t-il souligné. Ainsi, pour s'adapter au travail dans ce contexte pandémique, la réduction des effectifs des groupes (16 étudiants/50 m2) et l'obligation du port du masque de protection, la désinfection périodique des locaux pédagogiques et administratifs sont nécessaires. Concernant la restauration, celle-ci se fera avec des plats à emporter et le problème d'hébergement ne se posera pas, pour l'heure, aux cités universitaires de Tamda et de Boukhalfa puisque, nous a-t-on expliqué, même, avant la crise sanitaire, les chambres n'étaient occupées que par deux personnes chacune. Il reste de voir comment organiser les choses, notamment à la résidence de Hasnaoua. S'agissant du transport, il est recommandé aussi de respecter une charge maximale de 25 étudiants pour chaque grand bus. Enfin, notons que la mission des responsables de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou n'est pas une sinécure pour assurer la reprise à environ 60 000 étudiants répartis sur neufs facultés implantées dans six campus.
Les propositions du Cnesto Le Conseil national des enseignants du supérieur de Tizi Ouzou (Cnesto) a émis des propositions pour la reprise universitaire prévue le 23 août. «Nous suggérons de consacrer la première semaine de la reprise, à savoir du 23 au 27 août 2020, aux réunions des équipes de formation pour d'éventuels allégements des programmes et répartition des volumes horaires et des enseignements et des comités pédagogiques pour l'adoption du plan de reprise adapté aux spécificités de la faculté ou du département», lit-on dans un communiqué signé Idir Belhimer, coordinateur du Cnesto. Les rédacteurs du même document estiment, en outre, que «la solution la plus avantageuse est celle de la réduction de la distance physique à respecter tout en la compensant par l'obligation du port du masque de préférence FFP2, notamment à l'intérieur des locaux. Cette dernière solution a l'avantage de pouvoir penser à faire venir deux paliers par jour, un durant la matinée et un durant l'après-midi, pour un volume horaire quotidien de 5h par palier (8h-13h pour le premier palier, 13h30-18h30 pour le second). Cela contribuerait à gagner plus de temps pédagogique imparti à l'année suivante (2020/2021)», précise le même texte. «Au lieu de convoquer chaque palier pour seulement deux semaines, soit un volume horaire global de 72h, très en-deçà du besoin minimal (120h de cours et TD), il faudrait les convoquer pour quatre semaines. Le temps qui serait alors disponible est de 144h. Il couvre non seulement le besoin minimal estimé ci-dessus pour un programme comprenant deux matières fondamentales et une matière de méthodologie, mais offre un peu plus de temps à ceux qui en auront besoin pour faire des TP, boucler des programmes et faire des évaluations», précise le Cnesto qui souligne également que «l'année 2020/2021 commencerait en novembre ou décembre et serait conduite suivant les mêmes modalités. Le bouclage du premier semestre de cette année interviendrait début mars et le second semestre début juillet. Deux semaines de vacances pourraient même être envisagées entre les deux semestres. L'année 2021/2022 commencerait en septembre et au plus tard en octobre 2021», ajoute le même communiqué.