Suivant le flot du réveil de l'activité politique partisane, le MRN a réuni ses troupes dans son traditionnel fief de l'Est. Le président du Mouvement de la renaissance nationale (MRN) El-Islah, M.Abdallah Djaballah, a tenu jeudi à la salle Aïssat-Idir de la ville de Skikda, un meeting populaire auquel ont participé ses cadres, ses parlementaires et ses militants de base ou autres sympathisants. Esquissant l'évaluation et donc le bilan de toute une année d'activité de sa formation, et après avoir rappelé les résultats obtenus par son parti lors des législatives de mai dernier et ceux plus récents des élections locales du 10 octobre dernier, le patron de la désormais première force islamiste légale du pays a exhorté les responsables du parti et ses troupes, notamment ses élus locaux à servir au mieux les populations algériennes. Abordant la situation socio-économique du pays, le président d'El-Islah n'a pas manqué de critiquer certains de ses aspects négatifs, comme il n'a pas omis de relever et de dénoncer l'injustice et les complots dont sont victimes les peuples palestinien et irakien. Autrement dit, à l'instar des autres partis politiques de la scène algérienne qui se sont réveillés cette semaine après la longue léthargie du ramadan, le MRN essaie de mobiliser ses troupes en prévision non seulement de l'importante échéance électorale de la présidentielle qui attend l'ensemble de la classe politique nationale au printemps 2004, mais aussi pour concrétiser sur le terrain le plus tôt possible, les promesses électorales faites durant la campagne des locales, il y a quelques semaines. En fait, galvanisé par ses résultats électoraux lors des législatives de mai dernier durant lesquelles il a créé une véritable surprise selon beaucoup d'observateurs et d'analystes en devenant la troisième force politique parlementaire derrière le FLN et le RND avec 43 sièges, 705 319 voix et 9,50 % des suffrages exprimés et stabilisant ses résultats lors des dernières communales (39 APC , une APW et 9, 28 % des voix ), El-Islah se pose toujours en véritable outsider de l'échiquier politique national et essaie de maintenir ce cap, sinon de chercher à faire encore progresser son ancrage dans la société algérienne. De ce fait, son président Abdallah Djaballah, qui ne veut pas se confiner uniquement dans un rôle de figurant ou de simple «lièvre» pour ses puissants concurrents du FLN et du RND dans la prochaine présidentielle si jamais il fait valoir sa candidature pour la magistrature suprême, sera sans nul doute un sérieux adversaire à surveiller tant sa capacité de mobiliser et de ratisser large reste entière. Certes, on n'en est pas encore là. On en est qu'aux premiers meetings post-locales et les partis politiques n'ont pas encore traduit dans la vie quotidienne de tous les jours des citoyens leurs engagements électoraux promis lors de la campagne des municipales. Mais, cela ne veut pas dire pour autant que les formations politiques nationales, à l'image du MRN, n'essaient pas, dès à présent, d'avoir en leur possession tous les atouts pour aborder et tirer le maximum de dividendes de cet important rendez-vous dans l'évolution politique et institutionnelle du pays.