Le conseiller du président de la République chargé des Archives nationales et du dossier de la mémoire, Abdelmadjid Chikhi, estime que le dossier mémoriel «n'avance pas en raison du manque de volonté chez la partie française». Intervenant hier au forum de la Chaîne 1 de la Radio nationale, il précise que «six mois après sa nomination par le président de la République pour représenter la partie algérienne dans le travail en cours avec l'Etat français sur les dossiers liés à la mémoire nationale et à la récupération des Archives nationales, il n'a eu de contacts avec l'historien français Benjamin Stora qu'à deux reprises par téléphone». L'historien Benjamin Stora, rappelons-le, a été désigné par le président français, Emmanuel Macron, pour dresser un «état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie». Selon Chikhi, l'historien lui a confié «qu'il préparait un rapport à la demande du président français, Emmanuel Macron, et qu'il ne pouvait pas parler du dossier avant de le remettre aux autorités françaises». A l'occasion du dernier entretien téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron, ce dernier a informé son homologue algérien que le rapport sur le dossier de mémoire «sera fin prêt en janvier prochain». Du côté algérien, rien ne semble être fait. Abdelmadjid Chikhi n'avance rien en tout cas dans ce sens. Poursuivant, l'invité de la Radio algérienne explique «qu'il n'est pas possible de tourner la page du passé, car le dossier de la mémoire fait partie intégrante de l'histoire de l'Algérie et que le dialogue est la solution la plus adéquate pour calmer les esprits, surtout si des canaux appropriés sont utilisés pour faire aboutir les négociations». Selon Abdelmadjid Chikhi, l'opinion publique française «n'est pas unie face au passé colonial de la France». «Il y a des lobbies et des associations françaises influentes qui font obstruction aux négociations sous prétexte que nous nous sommes emparés – selon ce qu'ils croient – de leurs terres et de leurs biens», affirme-t-il. Récupération des archives : Pas d'arbitrage international Concernant les archives, l'orateur précise que «cette question ne fait pas partie du dossier de la mémoire». Jusqu'à présent, rappelle-t-il, deux personnes ont été désignées des côtés algérien et français pour étudier ce dossier et créer les conditions ainsi que le terrain pour résoudre cette problématique. Le directeur des Archives trouve que la question est plus difficile en raison des obstacles mis en place par les autorités françaises. «Nous demandons la récupération de toutes les archives nationales datant d'avant 1962», lance-t-il. Lors de son intervention, il affirme que «le recours à l'arbitrage international pour récupérer les archives comporte des risques et peut entraîner leur destruction par un comportement imprudent, et que l'arbitrage international ne peut être utilisé que si l'intégrité des archives est garantie». S'agissant de la question des crânes des martyrs et héros de la résistance, il affirme que l'Algérie n'a récupéré qu'une petite partie par rapport au grand nombre de crânes qui sont toujours en France, soulignant que «les 24 crânes des dirigeants de la résistance populaire et de leurs camarades récupérés ne sont qu'une première étape. Le travail n'est pas terminé et se poursuivra jusqu'à ce que tous les crânes soient récupérés». Par ailleurs, le directeur général des Archives nationales a annoncé la tenue, aujourd'hui, d'une réunion avec tous les secteurs concernés par ce dossier pour étudier ce qui peut être mis en place en termes de travail et de structures, indiquant que le système éducatif est la structure de base pour éduquer la jeune génération. Advertisements