Le ministre des Ressources en eau Arezki Berraki a annoncé hier, lundi, des mesures d'urgence dans la capitale en vue d'anticiper et de compenser le manque des eaux pluviales enregistré dans la capitale. C'est à travers une virée sur terrain que le premier responsable du secteur, accompagné du wali, M. Chorfa, la wali déléguée de Sidi Abdellah, Mme Meddahi Houria et le P/apc de Mahelma, a amorcé une série de projets ayant trait à la gestion des ressources en eau et l'exploitation des eaux usées. Durant la matinée, le ministre a inauguré deux projets dans la commune de Mahelma. Le premier est celui de la nouvelle unité d'épuration des eaux usées de la nouvelle ville de Sidi Abdelah nord. Dans ce contexte, le ministre a déclaré d'emblée que la réalisation des ces infrastructures est «l'une des priorités» du secteur afin de combler le déficit en eau engendré par une faible pluviométrie. L'impact social de ce premier projet est d'épurer et traiter les eaux usées par le système d'assainissement du versant nord de Sidi Abdellah (commune de Mahelma et Rahmania) ainsi que des nouveaux quartiers de la commune de Sidi Abdellah. Outre cet aspect, il est question de protéger et valoriser les retenues collinaires de la grande forêt de Zéralda ainsi que la résidence d'Etat, sans oublier de protéger et valoriser les milieux récepteurs de la ville de Sidi Abdellah. Ce projet vise par ailleurs à lutter contre les maladies à transmission hydrique. Le Directeur des ressources en eau d'Alger s'est félicité du projet dont l'objectif et «d'améliorer grandement le cadre de vie de la population et protection de l'environnement à toutes les échelles», a tenu à exprimer le DRE d'Alger, Kamel Boukercha. S'agissant de la consistance du projet de cette station, elle offrira un volume d'eau traitée de 32 000 m3/jour (variable) destiné à l'irrigation. Ce procédé permettra d'augmenter les quantités déjà distribuées à travers le réseau d'eau potable dont une grande partie était destinée à l'irrigation. Quant au procédé d'épuration, il consiste au traitement des boues de faibles charges touchées par l'irrigation des eaux usées et procéder à l'extraction de l'eau pour la réutiliser après de l'avoir soumise à une série de machines installées au sein de cette unité. Durant la visite, la délégation a inspecté un terrain qui fait office de laboratoire d'exploitation de prétraitement, une sous-unité d'hydratation des boues et une autre pour le traitement tertiaire (filtre à sable). «Cette unité sera d'une utilité primordiale dans la partie ouest de la capitale. Le projet vient conforter deux stations d'épuration du bassin du centre, en l'occurrence celle de Baraki qui traite 300 000 m3/j pour 1,8 millions d'habitants. Presque tous les projets d'assainissement sont lancés. Une autre station d'épuration sera également réalisée à El Hamiz et permettra de traiter les eaux usées de plusieurs communes des régions centre et est de la capitale», a fait savoir le ministre. Deux autres projets sont en perspective et rentreront en vigueur l'année prochaine, à savoir les oueds El Harrach et Ouchayeh. Pour ce dernier, une partie de l'eau est traitée au niveau de la station d'épuration de Béni Messous pour 500 000 m3/j. «Les eaux traitées seront acheminées pour l'irrigation de Parc Dounia (et autoroute), Bouchaoui et Baïnem», explique M. Boukercha et «pour la station de Zéralda, elle traite les eaux usées du versant sud de Sidi Abdellah. Tous les collecteurs d'assainissement ont été réalisés», synthétise le conférencier. Il est à noter que le traitement du versant sud de la circonscription administrative de Sidi Abdellah n'est pas à l'ordre du jour. Le financement, le cahier des charges et les études ont été menées à terme, mais le projet bute sur un obstacle, selon le directeur de RE. «M. Le wali d'Alger a fait un écrit aux instances concernées pour prendre en charge cette opération», dira M. Boukercha, tout en émettant le souhait de la concrétisation dudit projet. Alternative Par la même occasion, le responsable de la Seaal a tenu à présenter un exposé ayant trait au problème des égouts. «Nous avons élaboré un projet d'incinération qui sera lancé prochainement à travers les stations principales, à savoir les STEP de Baraki, Beni Messous, Staoueli et Réghaïa. Il consiste en la transformation des substances extraites des eaux usées pour la réutilisation comme engrais dans l'agriculture et la combustion. Pour cette dernière, nous avons déjà obtenu une autorisation du ministère de l'Environnement (20 juillet 2020) pour une opération pilote d'incinération de 50 000 tonnes de boues qui sera lancée à partir de la cimenterie LCM à M'sila. La démarche tend à faire économiser de l'argent en évitant les incinérateurs ordinaires et d'autre part éliminer deux années de stockage de boues», s'est félicité le responsable de la Seaal. Dans la même optique, des grands travaux d'urgence et de sécurisation de l'AEP d'Alger, une autre station de forage ayant une capacité de 1900 m3/jour a été inaugurée à Sidi Bennour (Mahelma), à quelques kilomètres de la première unité de traitement et d'épuration. Il s'agit d'une station qui assurera l'approvisionnement en eau, si besoin est, dans plusieurs communes de l'extrême-ouest de la capitale. M. Barraki a expliqué en outre que l'autre source d'approvisionnement non conventionnelle en eau sera celle issue des traitements des stations d'épuration. Ce lancement rentre dans le cadre du programme global de forage de 71 puits (dont 62 sont déjà opérationnels) répartis à travers plusieurs communes de la capitale. Actuellement, trois entreprises se partagent le programme : 34 forages pour l'entreprise Foremhyd, 16 pour ANBTIC, et 12 pour ONID (des micros-entreprises). Réalisation Dans le volet de l'amélioration de la distribution de l'eau, un programme est en cours pour la rénovation du réseau AEP sur 20 km linéaire sur l'ensemble de la wilaya. Il y a aussi des travaux de raccordement pour la mise en service du réservoir de Oued Koriche (5000 m3). La mise en service du réservoir de Douéra de 30 000 m3. Aussi la réalisation d'un réservoir de 15 000 m3 et une station de pompage de 5000 m3/j à la station de Tessala El Merdja. A Draria, il est question de la réalisation d'un réservoir de 20 000m3. La réhabilitation prochaine de trois stations de dessalement de Aïn Benian (5000 m3/j), Zéralda (5000 m3/j) et de Palm Beach à Staoueli (2500 m3/j) seront d'une grande utilité dans la hausse des quantités des eaux traitées. Au même titre, il est prévu, selon le ministre des Ressources en eau, la réalisation d'une nouvelle station de dessalement d'eau de mer dotée d'une capacité de 300 000 m3 sera réalisée en 2021 par le secteur de l'Energie. Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki et le wali M. Chorfa ont tenu conjointement à exprimer, lors d'un point de presse organisé à l'occasion de l'inauguration de l'Ecole de formation de la Seaal à Kouba, que «ce programme s'inscrit dans le cadre des mesures d'urgence pour l'amélioration de cette source vitale dans la capitale. Ce programme (71 forages) vise également à se prémunir à moyen terme. L'échéance est fixée au mois de février 2021, où tous les puits devront rentrer en exploitation. Actuellement, la consommation d'eau dans la capitale est évaluée à 1 273 000 m3/j et augmentera d'ici la l'année prochaine. Il faut savoir qu'en matière de déperdition d'eau, la capitale enregistre 100 000 m3/j de pertes dues aux fuites et aux adductions illégales. Une moyenne de 150 fuites sont enregistrées quotidiennement à Alger, dont 120 à 140 sont réparées chaque jour. Le taux de déperdition de l'eau doit être ramené au plus bas niveau possible, c'est-à-dire entre 18% et 20%, selon les standards internationaux. Pour ce faire, nous avons engagé 500 micro-entreprises pour lutter contre ce phénomène et rentabiliser les quantités pour l'utilisation à bon escient», résume le ministre M. Berraki. De son côté, le wali d'Alger M. Chorfa n'a pas manqué de dire que la wilaya contribue grandement dans le programme actuel de l'hydraulique et les ressources en eau. Le premier responsable de la wilaya explique que «plus de 35% du budget d'équipement de la wilaya qui sera voté jeudi prochain sera destiné pour le secteur de l'hydraulique. Ce volet sera une priorité pour l'année 2021, où nous devons éviter un éventuel manque d'eau avant la prochaine saison estivale. Une enveloppe de 3 milliards de DA a été allouée au secteur de l'hydraulique durant l'année 2020», conclut le wali.
Nouvelle école de formation de la SEAAL inaugurée Lors de sa visite, M. Barraki a inauguré un nouveau Centre de formation et de management des métiers de l'eau, dépendant de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), sis à Kouba, ayant une capacité d'accueil de 200 stagiaires. Cet établissement est doté de treize (13) salles de formation, de trois (3) salles dédiées au «digital learning» et à l'informatique, ainsi que d'un amphithéâtre d'une capacité de 250 places. Advertisements