Les Algériens sont gâtés. Une vision officielle et autorisée le décrète sans rire. Cette sublime rengaine ne date pas d'aujourd'hui. Elle a même fait école. Elle se décline par des adeptes patentés qui tentent de tailler des croupières à un pessimisme supposé de mauvais aloi. Mais la réalité est là. Cinglante et éclatante. Des prix constamment revus à la hausse. Des salaires de forçats. Inutile par ces temps présents de faire un clin d'œil à une mercuriale à vous déconner un bœuf. C'est la série des outrages à répétition qui s'emballe. Ça barde et ça dépasse les bornes. La faute au carburant. Cherchez le bouc émissaire. Une tarification des fruits et légumes taillée à coups de hache. C'est la loi de l'offre et de la demande. Et pan sur la gueule du consommateur. Il y a toujours une envie de chercher à dévider son chapelet et décharger sa bile sans ménagement. De quoi se ficher le pied aux fesses de dépit. Un haut-le-cœur avec une sacrée histoire de revenants. Comme dans un ténébreux polar. Le scénario est rodé. En « guest star », le client qui ouvre des yeux aussi grands qu'une soucoupe volante. Il déguerpit sans demander son compte. Puisqu'il ne faut jamais évoquer une corde dans la maison du pendu. Je me hasarde à décrire le cadeau fait par la vénérable Sonelgaz, à l'égard de ceux qui ne trouvent pas les moyens de payer leur note d'électricité à temps. Pour débloquer le courant et quitter l'âge des cavernes, l'institution exige la coquette somme de 5000 DA. Une succulente ristourne pour justifier le déplacement. Informer le citoyen, c'est perdre son temps et sa salive. On pénalise d'abord et on explique après. C'est tellement commode.