La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a donné à Alger le coup d'envoi des festivités du mois du patrimoine 2021, par la visite de Dar El Soltane et la prison de Serkadji. La cérémonie d'ouverture, à laquelle ont pris part le wali d'Alger, Youcef Cherfa, le directeur général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Essaid Zerb, ainsi que des responsables d'organismes culturels et d'opérateurs économiques a été marquée par la visite de la Citadelle d'Alger, datant de l'ère ottomane. La délégation s'est enquise de l'état d'avancement des travaux de restauration de cet édifice. La délégation s'est également rendue à la prison de Serkadji, construite en 1856 par les colons français sur les lieux d'une ancienne fortification turque située dans la Haute Casbah d'Alger, et qui sera prochainement reconvertie en musée dédié à la mémoire nationale. Cette année, le mois du patrimoine revêtira «une dimension économique, car s'inscrivant dans le cadre de la nouvelle stratégie» de son secteur basée sur «l'investissement dans le secteur et son ouverture sur les fonds privés», a déclaré Mme Bendouda, ajoutant que le patrimoine algérien a besoin d'être protégé et exploité, étant une véritable richesse. Cette exploitation exige «la promotion du tourisme intérieur» qui requiert «des conditions de confort» sur les sites archéologiques à travers l'implication des opérateurs économiques, a-t-elle précisé, ajoutant que l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), qui relève de son secteur, veillera à «assurer ces conditions». Dans ce cadre, le directeur de l'exploitation et de la valorisation à l'OGEBC, Nasroune Bouhil, a fait savoir que l'office a «achevé l'élaboration des cahiers des charges liés à l'exploitation de constructions et de terres inexploitées situées près des sites archéologiques, et lancera prochainement des enchères au profit des opérateurs économiques pour leur exploitation commerciale». Pour ce qui est des prestations destinées aux visiteurs, il est prévu «l'ouverture de cafés, de restaurants, de studios de tournage, d'espaces pour les activités culturelles, artistiques, artisanales et touristiques outre des kiosques en bois à l'intérieur des sites», a-t-il indiqué, ajoutant que «plus de 26 sites à travers différentes wilayas sont prêts à l'exploitation», dont le Jardin Dar Aziza et la Citadelle d'Alger à La Casbah. Le mois du patrimoine, qui se tient du 18 avril au 18 mai, a pour slogan «Valorisation économique du patrimoine culturel». Dans le secteur de la culture, notamment dans son segment qui concerne la gestion des sites archéologiques, beaucoup reste à faire. D'après certains spécialistes, «on ne peut pas parler de l'aspect économique sans une véritable prise en charge des sites archéologiques, particulièrement en matière de sauvegarde, de restauration et de mise en valeur», disent-ils. La Casbah d'Alger en est l'exemple type. L'ancienne Médina est plus que jamais menacée de disparition, car depuis des décennies aucune stratégie concrète n'a été mise en œuvre pour permettre sa sauvegarde. Les quelques «douirette» qui sont encore debout se désagrègent sous l'effet du temps et de ses aléas. Advertisements