Une légère décrue des prix sur les fruits et légumes est observée en fin de semaine écoulée, une baisse liée à leur mévente. Certains étant devenus des produits de luxe, ne trouvent plus preneur. Au fil des jours, leur aspect a flétri, les marchands ne s'en approvisionnent plus auprès des grossistes. Ce sont les fruits qui ont atteint des pics inconcevables, alors que paradoxalement, l'offre n'est pas chiche sur les étals. Les pommes, à peine de taille moyenne, sont proposés à 450 DA alors que les oranges, dont le prix ne dépassait pas les 150/180 DA, sont cédées à 250 DA. Il n'y a que les produits échappant au circuit des grossistes dont le prix est demeuré le même tels le persil et la coriandre. C'est qu'ils sont produits dans de petits vergers locaux. Le prix des dattes également n'a pas flambé, elles dont l'exportation a été freinée par la pandémie de la Covid-19. En fait, le marché est déstructuré à Témouchent, la wilaya n'étant pas maraîchère en raison de son climat semi-aride et de l'insuffisance des eaux souterraines. Et ne disposant pas d'un marché de gros, elle s'approvisionne de ceux des wilayas environnantes. Pis, même le poisson dont Témouchent est la plus grande productrice du pays avec ses deux ports de pêche, il y est le plus cher qu'ailleurs. Ainsi, mercredi, la sardine, moyennement fraîche, était cédée à 1200 DA. D'ailleurs, pour aussi surprenant que cela soit, le marché sur le poisson à Témouchent fonctionne à l'identique de celui sur les fruits et légumes. Livré à plus d'un millier de kilomètres, à l'est du pays, le poisson y coûte le même prix au détail sinon moins qu'à travers le Témouchentois. C'est que tout simplement, le grossiste qui l'emporte depuis Bouzedjar par camion frigo, se contente d'une faible marge de bénéfice au kilo parce qu'il gagne davantage sur la quantité vendue qui, est de quelques dizaines de quintaux. A Témouchent, c'est le règne de l'informel. Au niveau du port, les «rouleurs», des propriétaires de camionnettes ou de guimbardes, achètent de petites quantités qu'ils revendent aux détaillants. Ces derniers se contentent d'un à trois cageots, une quantité à écouler en une demi-journée, le poisson s'avariant rapidement. Et cette petite quantité devant rapporter au revendeur l'équivalent d'une journée de travail, explique la cherté au kilo. C'est ce qui passe pour les fruits et légumes avec des revendeurs «informels», en particulier ceux qui squattent la rue Emir Abdelkader, dont l'étal est constitué par quelques cageots. Sauf que cette fois, la tension est telle sur les bourses des petites gens comme la casse moyenne basse, ne pouvant plus, la demande a baissé. De la sorte, par exemple, les tomates sont passées de 150 à 90 DA, les courgettes du même prix à 80 DA et les carottes de 100 à 70 DA. Advertisements