Des bougies ont été allumées dans la soirée du lundi 26 avril par les habitants du village Cheurfa N'Bahloul, dans la commune d'Azazga (30 km à l'est de Tizi Ouzou) à la mémoire des 126 jeunes tués par balle par des gendarmes lors des événements du Printemps noir de Kabylie. La dernière semaine du mois d'avril 2001 a été la plus sanglante. On décompte plus d'une quarantaine de morts et des centaines de blessés, rien que pour les journées du 25 au 28 avril. Parmi la longue liste des victimes ravies à l'affection des leurs à la fleur de l'âge figurent Mouter Sofiane de Cheurfa N'Bahloul, Ahcène Aghadir (Tizi Bouchène), Mihadi Mustapha (Azazga-Centre), Irchène Kamel (Ath Aïssi), Sadat Youcef (Tamassit) et Malek Kamel (Tinssouine). Rassemblant une foule nombreuse dans la ferveur et le recueillement, la cérémonie d'hommage, qui a débuté vers 22h au niveau de la place publique du village, a été marquée également par la diffusion de chansons engagées de l'artiste Matoub Lounès dans lesquelles le Rebelle éternel célébrait Tafsut Natmanyin (Le Printemps berbère) et Oued Aïssi qui renvoie à l'assaut donné par les forces de l'ordre contre la résidence universitaire dans la nuit du 19 au 20 avril 1980. D'autres activités commémoratives étaient prévues dans les villages de la région, dont Ath Aïssi, dans la commune de Yakourène d'où est originaire Kamel Irchène (27 ans) tué le 27 avril 2001 de deux balles dans le thorax, qui avait inscrit avec son sang le mot «liberté» sur le mur d'un café avant de succomber à ses graves blessures. Un hommage a été rendu également aux martyrs du Printemps noir tombés dans d'autres communes de la wilaya de Tizi Ouzou, entre autres, Maâtkas, Bouzeguène, Boudjima, Tizi Rached, Aïn El Hammam, Tadmaït, Mekla, Larbaâ Nath Irathen. Des crimes restés impunis 20 ans après. Pour rappel, hormis la condamnation par le tribunal militaire de Blida à 2 ans de prison pour «homicide involontaire» prononcée à l'encontre du gendarme Mestari Merabet, qui a tiré sur Guermah Massinissa, les autres auteurs présumés des assassinats des victimes du Printemps noir, identifiés par les pouvoirs publics, n'ont jamais été convoqués par la justice. Advertisements