Plus de 60 ans, 64 exactement, après les indépendances en Afrique, le continent à travers son football et son instance faîtière, la Confédération africaine de football (CAF), assiste impuissant à une politique néo-colonialiste de la FIFA qui a mis sous cloche le football africain avec la bienveillance des pouvoirs politiques de nombreux pays africains et la complicité qui confine au crime de toutes les associations (fédérations africaines) membres de la FIFA. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, fort des appuis et soutiens de dirigeants politiques et sportifs du continent, a décidé de régenter le football africain comme il lui plait. Au mépris des statuts de la fédération internationale qui ne lui accordent aucun pouvoir sur la CAF, encore moins ceux de la CAF, ne respectant ni la morale, ni l'éthique, ni l'histoire et les valeurs des hommes et femmes du continent, il se conduit comme si la CAF était sa colonie. Lundi aux premières heures de la journée (4 h du matin) plusieurs cadres de la CAF ont reçu un mail les informant qu'ils sont limogés et qu'ils n'ont pas le droit de remettre les pieds au siège de la CAF, dont l'accès leur est définitivement interdit. Sans aucune forme de procès. L'ignominie a bien sûr été couverte par l'homme que le président de la FIFA a imposé à la tête de la CAF, le milliardaire sud-africain, Patrice Motsepe. Ceux, naïfs, qui croyaient en l'Italo-Suisse et le Sud-Africain, qui buvaient leurs promesses et juraient qu'ils étaient les amis de l'Afrique et plus particulièrement de l'Algérie sont en train de se rendre compte que le duo présidentiel est en train de conduire le football africain dans une voie sans issue. Les preuves de la félonie de Gianni Infantino ne se comptent plus. Il a fait pression sur la CAF pour modifier la périodicité de la CAN qu'il veut qu'elle passe de deux à quatre ans. En même temps, son «génie» Arsene Wenger, son conseiller technique, lui a soufflé l'idée d'une Coupe du monde tous les deux ans. Le chauve peut compter sur les voix africaines pour peser sur la décision lors du congrès de la FIFA. Ce qui est bon pour la FIFA ne l'est pas pour la CAF. Il veut créer une super coupe africaine de clubs calquée sur le modèle de la Super League que l'UEFA a rejetée catégoriquement. Il est favorable à cette compétition en Afrique, mais pas en Europe. Y a pas meilleur moyen pour casser les compétitions nationales en Afrique que ce projet saugrenu qu'il porte encore à bout de bras. Encouragé par la lâcheté ambiante sur le continent, il a émis l'idée de rassembler 20 clubs africains pour lancer une compétition élitiste avec comme droit d'entrée un million d'euros pour chacun des invités. Il a miroité l'idée que le projet générera d'importantes rentrées d'argent qui permettront de construire des stades modernes. Dans sa folie des grandeurs, il a oublié qu'en Afrique cette mission est du ressort exclusif des pouvoirs publics. Pour assouvir ses ambitions, il s'est appuyé sur le nouveau président de la CAF avec qui il a un objectif commun. Mettre sous la botte le football et les dirigeants africains. L'argent est le moteur de leur politique, leur stratégie. Jamais depuis sa naissance en mars 1957 le football n'a vécu pareille trahison. Issa Hayatou, malgré tout ce qui a été dit et écrit sur lui, parfois à juste raison, n'a jamais trahi, à ce point, le football africain. Infantino et Motsepe, un second couteau, sont en train de dépecer la CAF sans qu'une autorité ou une voix libre s'élève pour dénoncer cette nouvelle forme de colonisation conduite par le président de la FIFA. Des cadres et employés de la CAF sont renvoyés à tour de bras et vont être remplacés par des salariés européens triés sur le volet par le secrétaire général de la CAF, un agent de service suisse de la FIFA, d'origine africaine, qui contrôle la CAF au profit du dignitaire de Zurich. Honte à tous ceux qui sont en train d'assassiner le football africain ! Avec au premier plan le président de la FIFA et celui de la CAF. Sans une prise de conscience collective de tous les acteurs africains jaloux de l'indépendance de leur continent et de ses institutions, le football africain ne survivra pas au passage de I'Italo-Suisse. Advertisements