-Est-il vrai que l'une des principales difficultés rencontrées dans la rédaction d'un article de recherche s'avère être la langue ? Incontestablement, c'est la première barrière à laquelle est confronté le doctorant. Dans son parcours, ce dernier aura déjà passé par au moins douze années de scolarité dans sa langue maternelle, l'arabe. Une fois à l'université, même s'il suit l'un des rares cursus dispensés en langue française, il n'aura pas l'ancrage suffisant de la langue pour rédiger un article scientifique. Comme la majorité des sources de références et de documentation sont en anglais, il n'aura peut-être pas de difficulté de lecture, mais la complexité de la tâche se révélera lors de la rédaction. Cela peut aboutir à une compilation lors de la vérification de son travail. C'est-à-dire le recours, pas forcément d'une manière intentionnelle, à l'insertion de phrases, paragraphes ou passages puisés dans d'autres sujets de recherche en raison de leur formulation, perçue comme plus pertinente ou éloquente. -Comment peut-on éviter une réplique ou une copie, même partielle ? Quels sont les outils pour ce faire ? J'ai focalisé mon intervention, lors de la semaine de la vulgarisation de la recherche scientifique, organisée par l'UC3, à travers le thème « Le plagiat et les outils de détection », sur les tests de similarité. Il existe actuellement de nombreuses et différentes plateformes dédiées à la vérification. Un doctorant qui a terminé son travail de rédaction est tenu de vérifier son texte et corriger les éventuelles erreurs. Il est aussi primordial de s'enquérir de l'existence ou pas de similarités avec son article ou sa thèse. Ces outils réduisent les pratiques frauduleuses et renseignent sur les similarités de manière optimale. -Si aujourd'hui le doctorant est en mesure de faire preuve de son intégrité académique, qu'en est-il de la fiabilité des sources, se valent-elles toutes ? Bien entendu, les diverses plateformes de vérification ne se valent pas, compte tenu au moins de deux critères, en l'occurrence la fiabilité et la sécurité. Certaines sont payantes, d'autres proposent des services gracieusement. Or, solliciter des sources gratuites n'est pas dénué de tout risque. Il peut s'avérer à double tranchant en raison du manque de fiabilité et surtout de la possibilité de se faire plagier. Des établissements de l'enseignement supérieur, à l'image de l'université Constantine 3, ou encore le centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) via le système de documentation en ligne (SNDL) ont pris les devants, en s'abonnant à plusieurs plateformes internationales. De la sorte, les étudiants du 3e cycle ainsi que les enseignants-chercheurs peuvent y accéder gratuitement et en toute sécurité afin d'effectuer des tests de vérification et d'évaluation. -Y a-t-il un seuil de tolérance concernant les similarités ? Internet est une bibliothèque ouverte, elle met à la disposition du doctorant une multitude de tests d'évaluation pour attester en quelque sorte de l'honnêteté intellectuelle de son travail, avant qu'il ne soit adressé au Conseil scientifique. Des similarités, il peut y en avoir, mais jusqu'à un certain seuil. Le taux toléré doit être inférieur à 7%, comme il est de rigueur à l'UC3. Sauf que ce pourcentage peut varier d'une université à une autre et atteindre 15%, voire 20%.
Propos recueillis par Naïma Djekhar Advertisements