Des pages Facebook en Tunisie mettent en vente des produits alimentaires algériens, entre autres l'huile de table. Cette dernière est proposée à 21 dinars tunisiens la bonbonne de 5 litres avec livraison à domicile assurée, soit 1400 dinars algériens, plus de deux fois son prix en Algérie. Une aubaine pour les contrebandiers. La contrebande des produits alimentaires vers la Tunisie a toujours été largement diversifiée. La seule condition pour qu'un produit en fasse l'objet étant que le trafic de celui-ci soit lucratif. Si le trafic du côté des frontières algéro-tunisiennes concerne jusqu'ici le carburant, l'électroménager et certains produits alimentaires, un nouveau produit vient s'ajouter à cette liste. Il s'agit de l'huile de table. Ce produit de première nécessité a connu une pénurie sans précédent il y a quelques mois. Elle s'est aggravée ces dernières semaines dans pratiquement toutes les régions jouxtant la frontière avec la Tunisie à cause de ce trafic. Depuis la fermeture des frontières au mois de mars 2020 suite à la pandémie de la covid 19, un réseau de contrebandiers de l'huile de table et d'autres produits alimentaires, qui coutent chers en Tunisie, s'est constitué. «Avant la fermeture des frontières, l'huile de table faisait partie des emplettes des Tunisiens qui viennent en Algérie, à l'instar des produits cosmétiques et autres. Depuis la fermeture des frontières, ce sont les contrebandiers qui acheminent de grandes quantités de l'huile en Tunisie à la demande des commerçants tunisiens qui alimentent leurs commerces avec la marchandise algérienne, chose qui accentué la pénurie de l'huile de table dans la région de Tébessa et dans d'autres régions limitrophes», nous a expliqué le propriétaire d'une superette située tout prés des frontières. La contrebande des produits subventionnés devient une activité lucrative. Elle est devenue l'activité de trafiquants algériens sans scrupules, causant ainsi une véritable saignée pour l'économie nationale. Malgré la traque quotidienne opérée par les différents services de la Gendarmerie, des Douanes et avec un degré moindre la police, le fléau qui touche directement le citoyen, notamment dans les régions frontalières est loin d'être endigué. Advertisements