L'Union des juristes sahraouis a brossé un tableau noir sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara-Occidental. Selon cette organisation, des centaines de Sahraouis ont été arbitrairement détenus, torturés. Certains croupissent encore dans les sinistres bagnes marocains depuis l'intronisation du nouveau roi, Mohammed VI. L'UJS relève aussi que des centaines d'autres personnes ont été violemment réprimées pour avoir participé aux manifestations pacifiques. La même source ajoute que dans les territoires occupés, les actions de la société civile ne sont pas tolérées et les défenseurs des droits de l'homme subissent des intimidations et des menaces de représailles à leur encontre et contre les membres de leur famille. Qualifiée déjà d'inquiétante, la situation des droits de l'homme - engendrée par un conflit depuis 1975 - dans la zone des territoires occupés du Sahara-Occidental ne cesse de se dégrader, selon l'UJS. Cette organisation cite comme cibles privilégiées du régime marocain les défenseurs des droits de l'homme et les étudiants qui font l'objet de menaces, de licenciements abusifs, d'arrestations arbitraires, d'exécutions extrajudiciaires et de jugements inéquitables. L'UJS dénombre, à ce titre, au total 200 000 réfugiés, plus de 500 disparus, 150 prisonniers de guerre sahraouis, dont le sort est inconnu, 3500 personnes affectées par des arrestations arbitraires, 25 000 personnes ayant subi des tortures et autres traitements dégradants, plus de 200 assassinats, plus de 15 000 déportés à l'intérieur du Maroc et 600 handicapés du fait des mines antipersonnel. Pour sa part, Abba Salek, président de l'Association des droits sahraouis, avance le nombre de 4000 dossiers de victimes du régime marocain parmi lesquels des disparus. pillage des ressources naturelles Il relève, dans ses propos, des contradictions dans les déclarations du roi Hassan II qui avait fait état en 1991 d'aucune disparition, alors que quelque temps après il a libéré 320 prisonniers. M. Abba déclare avoir soumis au total 208 dossiers des 340 cas de disparition soulevés à l'ONU, mais celle-ci n'a pas pu les traiter. Selon M. Abba, les familles demandent également les attestations de décès de proches. Par ailleurs, selon l'UJS, il est urgent de mettre fin au pillage des ressources naturelles du Sahara-Occidental qui se produit à l'abri du mur (communément appelé Mur de la honte). Selon la même source, 75% du poisson capturé annuellement par les pays européens aux larges des pays africains proviennent des côtes du Sahara-Occidental. Pour l'UJS, le mur viole les conventions de Genève, la quatrième convention en particulier. Il va sans dire que l'Union des juristes sahraouis et l'association de droits sahraouis restent préoccupée par la persistance des violations des droits de l'homme. L'UJS demande de ce fait à la communauté d'user de tous les moyens de pression afin que le gouvernement marocain cesse de réprimer les populations civiles sahraouies et respecte ses engagements, une action urgente garantissant le respect des droits humains au Sahara-Occidental. Pour l'UJS enfin, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, consigné par une multitude de résolutions et de textes onusiens, doit être garanti et respecté.