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Ahmed Hamdi, le discours idéologique algérien (III)
A propos du courant nationaliste
Publié dans El Watan le 21 - 04 - 2005

Le discours nationaliste algérien est abordé avec la même démarche binariste (pp. 102-130). Un premier courant modéré se développera à partir de 1919 dans la lutte politique et institutionnelle à l'occasion des confrontations électorales.
Un second courant, plus radical, se manifestera, quant à lui, dans la constitution, la formation, l'encadrement et l'action des forces patriotiques activistes visant à en découdre avec le colonialisme (p.102). Hamdi propose d'appréhender le concept de nationalisme, mais son argument tient moins au souci épistémologique qu'à l'inquiétude face à, selon lui, l'inflation dans ses usages référentiels chez la plupart des mouvements politiques algériens actuels (p.102). L'auteur rattache le concept de nationalisme à l'ENA qui lui aurait imprimé un caractère politique dès 1926, le distinguant des associations et mouvements religieux, culturalistes, caritatifs, etc. Le mouvement nationaliste deviendra ensuite un mouvement idéologique à partir des années 1930. Son programme se singularisera par la revendication de l'indépendance. Hamdi conclut que, sur la base de l'analyse du vocabulaire du nationalisme, il est possible de relever deux types de nationalismes : « Le nationalisme pragmatique » légaliste et celui « radical » révolutionnaire (p.104). Mais le corpus n'est pas donné. Pour ce qui est du « discours nationaliste pragmatique » (pp.105-116), un certain flottement se manifeste chez l'auteur. Ce dernier parle de la naissance de ce discours depuis les formes de résistance à la conquête dès 1830 pour ensuite souligner qu'il était en fait né avec le khaldisme et la Fédération des Elus musulmans jusqu'à l'ENA (p.105). Résultant de cela, le mouvement national constitué au lendemain de la Première Guerre mondiale réalise la conjonction d'apports divers. Mais, souligne l'auteur, ces apports viennent s'accumuler à un socle constant (spn) : la culturation islamiste de la personnalité algérienne (p.108). Tel, dira Hamdi, était le lexique revendicatif du mouvement national qui restera une donnée constante, comme telles resteront ces revendications jusqu'à l'avènement de l'indépendance nationale et constitueront l'idéologie du nationalisme algérien (p.112). Hamdi cite Mohamed Harbi pour corroborer ce point de vue et le soutenir quant au caractère arabe et musulman du PPA (p.113). Les événements de mai 1945 auront alors permis au PPA de devenir l'unique parti nationaliste algérien, puisqu'ils révélaient la fin de l'illusion assimilationniste (p.115). Secundo, le discours nationaliste révolutionnaire (pp.116-130) est apparu comme un projet radicalement éradicateur de la situation coloniale. S'adaptant à une situation coloniale de plus en plus difficile, ce courant se diversifiera en trois : le MTLD légaliste, le PPA organique et structurant et l'Organisation secrète (OS) activiste et paramilitaire (p.118). Du point de vue sémiologique, les changements de dénomination ci-contre traduisaient bien les spécificités propres à l'organisation conjoncturelle comme ils traduisaient, par ailleurs, les fonctionnalités, du discours nationaliste révolutionnaire. La première serait, aux dires de Hamdi, une fonctionnalité romantique liée aux revendications du territoire et de la nature (géographie). La seconde fonctionnalité exprimerait à travers le lexème « glorieuse » une référence à la grandeur passée qui renverrait à la oumma, nom attribué à l'organe de l'ENA à cette époque. La troisième fonctionnalité liée à l'appellation de l'Union des musulmans d'Afrique du Nord met en exergue trois segments identificateurs : l'union, la nation et l'Islam (p.119). Quant à la quatrième, marquée par l'émergence du sigle PPA, elle spécifie l'existence d'un parti (organique), d'un peuple et d'une nationalité (peuple algérien), qui s'est dès lors substitué au vocable plus général et plus symbolique de musulmans d'Afrique du Nord (p.120). La cinquième fonctionnalité est déterminée par l'appellation MTLD qui change totalement de dimension à la référence et à la symbolique en ce sens qu'il revient à la notion constructiviste de mouvement appuyée sur une idéalité de liberté adossée elle-même à une subjectivité agissante avec le mot « triomphe » (nous relevons que l'auteur évacue totalement la notion de démocratie). La sixième et dernière fonctionnalité marque, elle aussi, une radicale rupture avec les référents passés. Les mots nouveaux renvoient à l'idée de front, de libération et de nation (donc avec l'idée d'un processus violent) - mais dans un esprit révolutionnaire à partir d'une grille de vocabulaire qui se présenterait comme suit (p.121) : mouvement-union-parti-front-Musulmans d'Afrique du Nord-peuple-oumma-les nationaux, Afrique du Nord-l'Algérie( en ses frontières actuelles)_se sont élaborés par étapes en adéquation avec les tâches historiques idoines qui ont ponctué la formation, le développement et la cristallisation du nationalisme algérien jusqu'à l'émergence de l'OS (p.122). Les jeunes du mouvement de l'OS étaient tous de formation élémentaire ou secondaire. Leurs aînés, leurs responsables politiques et organiques, analphabètes n'avaient capitalisé que des savoir-faire militants et pratiques (p.122). C'est bien cela qui a dû peser sur le déficit de formation dont le nationalisme allait avoir à en souffrir. C'est ainsi que la lutte de libération fut caractérisée comme étant une expérience qu'il fallait capitaliser intellectuellement, mais qu'il fallait surtout le faire a posteriori (p.123). Illustrant ce déficit, l'auteur de l'ouvrage rappelle le constat dressé par le MTLD en son congrès de 1953 (4,5 et 6 avril) qui stipule explicitement que l'idéologie de la libération ne sera en fait définie et éclaircie qu'après l'indépendance. Selon Aït Ahmed, ancien responsable national de l'OS, le seul but exprimé explicitement par la direction de l'OS était la libération nationale mais sans aucune idée précise (p.126). Les Algériens se seraient ainsi dispensés de se poser l'épineuse question du « que faire ? ». Nous le payons cher aujourd'hui !

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