Encore une fois, les enseignants du palier secondaire du secteur de l'éducation de la wilaya de Annaba ont débrayé. Ils réagissent ainsi à ce qu'ils ont estimé être une mesure de représailles dont a été victime un des leurs surpris par son chef d'établissement à coller un communiqué du CNAPEST. Limité samedi au seul lycée de Sidi Amar dans la daïra d'El Hadjar (Annaba) où l'enseignant a été aussitôt suspendu de ses fonctions avec menace de traduction devant la commission de discipline, le mouvement a pris de l'ampleur. Hier dimanche, 90 % des enseignants de toute la wilaya ont décidé de se solidariser non seulement avec leur collègue de Sidi Amar mais également avec 7 autres des lycées Moubarak El Mili, El Hadjar et El Bouni blâmés pour un fait similaire. Même si le chef de la daïra d'El Hadjar tente de calmer les esprits, la situation pourrait s'envenimer avec le durcissement des enseignants et leur détermination à aller jusqu'au bout. Cette position est reflétée dans les propos de M. Chorfi, membre du conseil national du CNAPEST, qui a affirmé : « Les mesures d'intimidation se poursuivent toujours à notre encontre. Elle se sont traduites par la décision de la direction de l'éducation de la wilaya de suspendre un des nôtres avec sa traduction devant le conseil de discipline et le blâme adressé à 7 autres. Je peux vous affirmer que cette fois-ci quelles que soient les pressions et autres, nous ne baisserons pas les bras. Il faut qu'on admette une fois pour toutes le multisyndicalisme. Notre mouvement pourrait même s'élargir à l'ensemble des régions du pays. » A la direction de l'éducation, on tente de dédramatiser la situation même si, sur le terrain, la totalité des lycées de la commune du chef-lieu de wilaya, El Hadjar, El Bouni, Sidi Amar et partout ailleurs dans le périmètre de la wilaya, les lycéens n'ont pu avoir droit à leurs cours. Ce que le porte-parole de la direction de l'éducation semble ne pas avoir vu lorsqu'il affirme : « Tous les enseignants ont été destinataires d'une note les informant que le Cnapest n'est pas agréé et qu'en aucun cas, il ne lui sera permis de procéder à un quelconque affichage. Je peux vous dire que leur mouvement de grève a été suivi à 29 % des effectifs ».