Atelcom, intégrateur en réseaux et sécurité informatique, a organisé hier à Alger son second séminaire sur l'état de l'art de la sécurité des réseaux et du système d'information. L'objectif de ce séminaire, selon Moncef Hafiz, directeur général d'Atelcom, est « de réunir dans un même lieu les directeurs informatiques des principales entreprises et institutions et de confronter leurs attentes en termes de sécurité des réseaux et de système d'information aux propositions des représentants de constructeurs, d'éditeurs et de consultants reconnus ». La sécurité est devenue l'une des préoccupations majeures des responsables des entreprises, notamment dans le contexte d'ouverture de leur réseau privé vers Internet. Cependant, même si l'importance de la sécurisation du réseau de l'entreprise est généralement admise, les risques réels encourus, les obligations réglementaires en vigueur et les solutions à mettre en œuvre sont souvent mal appréhendés par les responsables au sein de l'entreprise, eu égard notamment à la complexité du domaine. Préserver la sécurité d'un réseau d'entreprise face aux menaces des codes malicieux n'a jamais présenté autant de difficultés pour les responsables informatiques. En 2003, les virus informatiques ont coûté aux entreprises 12,5 milliards de dollars en dommages. Le problème est d'autant plus grave que le laps de temps entre la découverte d'un point faible et l'apparition d'une nouvelle menace est de plus en plus court. En outre, « le nombre de périphériques non protégés sur le réseau qui s'étend aux bureaux à domicile et aux PDA présente de nombreuses sources d'infection et de réinfection », souligne le représentant de Trend Micro, fournisseur de solutions et de services de sécurité mondial et leader sur l'antivirus et le filtrage de contenu. Les responsables estiment que le principal obstacle est la limitation des budgets en plus du manque de formation et de sensibilisation des utilisateurs aux enjeux de la sécurité informatique. Pour près de trois responsables sécurité sur quatre, la principale menace restera cette année celle des virus. Si cette crainte est légèrement moins forte dans les grandes entreprises, elle est partagée par près de 80% des PME. Il ressort de cette rencontre un certain nombre d'enseignements majeurs dont la nécessité de prendre conscience des problèmes de sécurité. Il ne s'agit plus de dénoncer les malveillances, internes ou externes, mais de mettre en place les meilleurs systèmes et procédures de défense. En la matière, l'exemple est venu de haut. A l'initiative des dirigeants du G8, plus de cent experts de la sécurité informatique ont été réunis à Bruxelles en octobre 2004. Devant ce parterre, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, n'a pas cherché à minimiser les failles. « Aujourd'hui déjà, a-t-il déclaré, les pertes engendrées par la cybercriminalité se chiffrent pour nous à plus de 40 milliards d'euros par an. Et ce n'est sans doute qu'un début. » Cette déclaration d'un ministre de l'une des premières puissances mondiales n'a pas pour seul effet d'accroître la médiatisation déjà forte de la criminalité informatique. Elle donne un coup de pouce aux responsables de la sécurité, notamment en accélérant la sensibilisation des directions générales et, au-delà, des salariés.