« Nous ne sommes pas en retard », déclare le ministre de la Poste et des Technologies de l'information, Amar Tou, lors de la journée d'étude sur les cybercafés qui s'est tenue hier à la Cité des sciences. Les choses vont même vite puisque « nous comptons 5000 cybercafés sur le territoire national, alors qu'il n'en existait que 100 en 2000 », précise le ministre. Le nombre total d'internautes est de 1500 000. Tandis que l'accès à internet s'améliore, les coûts baissent puisqu'ils étaient de 350 000 DA par mois en octobre 2003 et qu'il est évalué aujourd'hui à 120 000 DA, selon le ministre. Cette nouvelle prospérité dans le secteur de la communication revient principalement à la concurrence. En matière de téléphonie, le ministre indique que le marché actuel est de 6 683 000 mobiles et de 330 000 lignes fixes. L'ouverture du marché à d'autres opérateurs a amené les entreprises à se distinguer de leurs concurrentes par l'instauration de prix compétitifs. Le prix de la communication vers l'international a ainsi considérablement baissé pour atteindre aujourd'hui les 35 DA la minute. « La concurrence a créé de grandes richesses », évoque le ministre. Algérie Télécom, qui dénombrait pas moins de 160 0000 abonnés en 2000, a vu d'autres clients affluer pour atteindre actuellement le chiffre de 9 883 000 abonnés, fixe et mobile confondus. « L'objectif pour 2010 est d'atteindre les 10 millions d'abonnés », reprend le ministre. Mais également de permettre à chaque famille algérienne d'acquérir un ordinateur. « Un ordinateur coûte actuellement entre 60 et 100 000 DA. Des projets sont en cours pour faire fabriquer des ordinateurs en collaboration avec trois pays arabes (Arabie Saoudite, Jordanie et Egypte) et trois autres pays européens (Angleterre, France et Suède) », explique le ministre. « La fracture numérique doit être réduite par la mise en place de ces industries », recommande le ministre. Concernant internet, le ministre préconise de meilleures relations commerciales entre cybercafés et providers. « Les tarifs pratiqués par les cybercafés sont spécifiques à eux. Le ministère n'a aucun pouvoir dessus », explique le ministre. L'ADSL devrait se développer grâce à une convention signée entre Algérie Télécom et le provider chinois Huwaie. L'application de cette convention est impatiemment attendue par les propriétaires des cybercafés qui se plaignent des lenteurs bureaucratiques. Aussi, les factures téléphoniques et les taxes constituent un frein important. Algérie Télécom a fait un chiffre d'affaires, tous secteurs confondus, de 150 milliards de dinars, pour l'année 2004.