Un congrès unificateur des cadres syndicaux est prévu au courant de la prochaine rentrée sociale. Qu'en est-il de l'activité syndicale en Algérie? Noyés dans une guerre de leadership, les membres du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) ne semblent plus prêter l'oreille aux préoccupations des fonctionnaires. Et pour cause, le conflit interne de cette organisation ne fait que durcir. Au nombre d'une dizaine, des membres du Bureau national du Snapap ont organisé une conférence de presse, hier à Alger, pour crier leur ras-le-bol. D'emblée, Belkacem Felfoul et Rachid Malaoui, se présentant chacun comme secrétaire général légitime du Snapap, sont tous deux mis au banc des accusés. Détournement de fonds, mauvaise gestion, manigances et négligences, sont les principales accusations émises par les membres de ce mouvement syndicaliste à ces deux rivaux. «Le mandat de Belkacem Felfoul a déjà expiré, mais il continue toujours d'exercer!», s'exclame Amar Mebarki, membre du Bureau national du Snapap. Sur sa lancée, il dira: «Ce comportement malsain nous incite à ne pas rester les bras croisés. Nous voulons un syndicat qui oeuvre pour les droits des travailleurs et non pas pour les intérêts personnels.» Poussé par une volonté de redressement, le conférencier lance un cri d'alarme à tous les cadres syndicaux. L'objectif est de regrouper ces cadres pour constituer une commission nationale afin de préparer un congrès unificateur. La date de la tenue de ce congrès sera communiquée ultérieurement. «Probablement au courant de la prochaine rentrée sociale», dira Hamana Boumekhila. Cet ancien secrétaire général du même mouvement poursuivra: «Nous devons mettre de l'ordre dans notre mouvement et le sauver du dérapage.» Il enchaînera, au passage, «on aurait pu déposer plainte contre ces deux individus qui ne savent même pas comment instaurer un règlement intérieur. Mais notre objectif est de les récupérer car nous voulons rester fidèles à notre bonne volonté». La situation sociale en Algérie est marquée depuis quelques années par une série de grèves des travailleurs de la Fonction publique. Les fonctionnaires maintiennent toujours la défense de leur pouvoir d'achat. Ils refusent la nouvelle grille des salaires tout en exigeant la revalorisation du point indiciaire. Devant cet ouragan de problèmes socioprofessionnels, leurs représentants sont pris par des problèmes de leadership. A noter que les dissensions qui existent depuis plusieurs années dans les rangs du Snapap, entre les partisans de l'aile de Felfoul et ceux qui se proclament de la ligne de Malaoui, sont pour quelque chose dans le manque de mobilisation qui caractérise cette organisation. A ce propos, M.Boumkhila affirme: «Nous oeuvrons pour le rassemblement de toutes les parties au sein d'un syndicat fort et efficace qui ne tiendrait compte ni des divergences du passé ni de la course derrière le leadership.» Maintenant, le Snapap mettra-t-il fin à sa bipolarité? La réponse sera connue à l'issue du prochain congrès unificateur.