Se plaignant depuis l'installation du gouvernement Ouyahia - juste après l'investiture du président Bouteflika en 2004 - de n'avoir pas bénéficié de la place méritée au sein de l'Exécutif, le MSP a eu finalement ce qu'il voulait à la faveur du remaniement partiel du gouvernement, opéré hier soir. Ce parti islamiste, dit modéré, qui s'est adonné depuis 1999 à l'entrisme politique, a obtenu un nouveau portefeuille ministériel. Son président, Bouguerra Soltani, s'est vu ainsi promu ministre d'Etat. Fonction qui reste à définir. Le quota du MSP est revu, à l'occasion, à la hausse. Il compte désormais cinq ministres au gouvernement. En sus du portefeuille de Soltani, qui s'apparente plutôt à « un titre de reconnaissance » qu'à une fonction au sein de l'Exécutif, le MSP gère quatre secteurs d'activité : les Travaux publics, la Pêche et les Ressources halieutiques, les Petite et moyenne entreprises et l'Artisanat et enfin le Commerce. El Hachemi Djaâboub, qui était, jusqu'à hier, à la tête du ministère de l'Industrie, préside désormais aux destinées du secteur du commerce et a pour mission d'achever les négociations avec l'OMC. La nomination de Soltani à la tête d'un ministère d'Etat repose beaucoup plus sur les besoins pressants de l'heure, notamment la campagne pour l'amnistie générale, pour laquelle le président Bouteflika est en train de mobiliser tous ses alliés. Le RND, de son côté, a aussi renforcé sa position avec le retour de l'un de ses enfants, Yahia Guidoum, au gouvernement pour gérer, cette fois-ci, le secteur de la Jeunesse et des Sports. Le parti d'Ahmed Ouyahia compte, au total, neuf ministres, en plus du poste de chef du gouvernement. Le FLN, toujours majoritaire, auquel reviennent six portefeuilles ministériels, se voit perdre deux ministères en faveur du RND, sans pour autant que cela influe sur sa position au sein du gouvernement. Le premier, le plus important, est le ministère des Affaires étrangères, portefeuille occupé jusque-là par Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti, qui est devenu le représentant personnel du président de la République. Le second est le ministère du Tourisme, occupé depuis mai 2004 par Mohamed-Seghir Kara, un « redresseur du FLN », qui a quitté l'Exécutif. Enfin, il faut dire que les partis de l'Alliance présidentielle sont la seule coloration politique existant au sein du pouvoir exécutif. Les quelques autres ministres n'appartenant pas à ce trio gouvernemental se déclarent sans coloration politique.