On ne sait pas ce qu'en pense Hamimid, le ministre de l'Habitat, au nom si sympathique, mais selon un récent rapport de la Banque mondiale, il n'y aurait pas de problème de logement en Algérie. Pour l'institution internationale qui a travaillé le sujet, il y a des logements, mais ils sont tout simplement trop chers, d'autant que « ce n'est pas leur nombre qui pose problème, mais la façon dont ils sont distribués ». On ne sait pas si la Banque mondiale a suivi le procès de Bachir Frik, l'ex-wali d'Oran, qui expliquait qu'il suffisait d'un coup de téléphone d'un général pour avoir un logement, mais dans ses conclusions, elle a pointé du doigt les pouvoirs publics. C'est donc encore de leur faute, ce que l'on savait déjà. Mais on ne dira jamais assez tout le mal que font ces pouvoirs publics au développement, de la culture à l'agriculture, à chaque fois qu'ils interviennent dans un secteur, ils dérèglent tout, font flamber les prix, se sucrent au passage tout en engloutissant des sommes énormes dans les salaires de fonctionnaires qui sont justement là pour ne pas régler les problèmes. Alors qu'en théorie, tout devrait bien se passer maintenant que la croissance démographique s'est stabilisée. Toute une catégorie aux revenus moyens pourrait au moins se loger en louant, comme cela se fait au Maroc et en Tunisie, mais même là, les prix sont absurdes, du genre 20 000 DA par mois un studio, payable un an à l'avance, avec l'obligation d'être accompagné de ses parents. En fait, et Hamimid doit le savoir, il suffirait de mettre sur le marché les milliers de logements et de terrains que l'Etat possède et réserve à ses amis pour alléger la demande et faire baisser les prix. Mais là, c'est trop demander. En effet, comment expliquer à un général qu'il doit payer afin d'obtenir un logement pour sa maîtresse ? Même Bouteflika n'y est pas arrivé.