Gestion des déchets industriels banals, propreté de la ville, création d'emplois, mise en place de nouveaux réflexes : voilà des points importants à souligner à l'occasion de la visite d'une forte délégation au centre de compostage de Beni Mered où se trouve l'unité déchetterie avec sélection au départ du type de déchets. Verre, carton, plastique, bois disposent de blocs où ils peuvent être broyés, pressés, compostés afin d'être repris par des entreprises qui en ont besoin. Finalement, la déchetterie de Blida fait office de centre de transit. « Des entreprises nous apportent leurs déchets que d'autres industriels viennent acheter ici. Nous servons de centre de transit », dira M. Ouamane, directeur de la déchetterie de Blida. M. Zein, président de Sustainable Business Associates -SBA (Suisse) et organisateur du symposium maghrébin de trois jours en Algérie (El Watan du lundi 9 mai) et où est programmée cette visite de la déchetterie de Blida, avancera en termes simples : « Cette technique ne demande pas beaucoup de moyens et c'est sans doute pour cela qu'elle trouve des difficultés à s'installer dans les mœurs. » Il est vrai que l'aire de stockage - 1200 m - et les équipements paraissent ridicules par rapport à l'absence d'une volonté politique et de l'adhésion des industriels locaux, à travers par exemple le Ceimi. Certains diront que le marché informel joue un grand rôle dans la désaffection des entrepreneurs puisque la traçabilité de ce qui entre et sort de cet espace pourrait renseigner sur l'importance des activités. « Les problèmes institutionnels sont plus compliqués que les problèmes techniques », dira aussi M. Schellenberg, de la direction du développement et de la coopération suisse (DDC) rattachée au département fédéral des Affaires étrangères de la Suisse. Selon M. Mellak, président de l'apc de Blida, présent sur le site et qui a été un élément dynamique avec MM. Ouamane et Khaldoun pour la concrétisation du projet, « la DDC finance avec l'Algérie ce projet de séparation et de recyclage des déchets industriels et nous sommes un pôle en la matière, d'où la présence de cette importante délégation venue s'enquérir sur place de la faisabilité ». Fait concret : le responsable de Retplast, entreprise installée à Sétif, fait dans la récupération du plastique mais ne se trouve point aidée par les autorités ou les organismes financiers : « Je récupère 500 t de plastique, mais mes besoins tournent autour de 5000 t, soit dix fois plus. » Cela donne une idée de l'importance de ce procédé de récupération qui contribue également à l'assainissement de l'environnement, dans une échelle encore minime certes mais qui créera sûrement des réflexes de défense.