Sidi Mohamed Hamzaoui, président de l'Association algérienne des fournisseurs des services Internet (AAFSI), a animé hier au forum d'El Moudjahid une conférence-débat sur la situation de l'internet. Le représentant de cette association, créée le 19 décembre 2002 et qui regroupe une trentaine d'ISP à travers le territoire national, a exposé les principales entraves à l'essor de la société de l'information en Algérie. Elle veut jouer un rôle d'organe consultatif et se place ainsi comme interlocuteur des autorités. Selon lui, il y a une confusion des rôles entre Algérie Télécom, l'ARPT et le ministère et « un besoin de transparence. Des choses se font en catimini. Il faut que les ISP soient considérés sur un pied d'égalité et soumis aux mêmes règles. Nous avons besoin d'un réseau national IP, car tout le trafic transite par la bande passante internationale fort onéreuse ». Younès Grar, DG de Gécos, a affirmé : « Internet s'est transformé d'une revendication de chercheurs universitaires à une préoccupation populaire. Il doit être pris en charge par le gouvernement. » Djamel Labidi, DG de la société Procom International, a affirmé lors d'une intervention : « Notre objectif est de faire rapidement de notre pays un des pays émergents sur le plan économique. L'expérience des pays qui ont décollé économiquement (Chine, Inde, Asie du Sud-Est) l'a montré : en encourageant matériellement leurs dizaines de milliers de jeunes diplômés à l'ouverture de PME dans les nouvelles technologies, ils ont réalisé la jonction entre leur capital intellectuel et l'économie de marché et l'esprit d'entreprise. Actuellement, beaucoup d'indices montrent que la révolution Internet marque dangereusement le pas dans notre pays, cela malgré les efforts faits par le gouvernement et les opérateurs ». Parmi les propositions formulées pour améliorer la situation, figurent le soutien aux PME dans le secteur de l'internet et des nouvelles technologies, la création d'un fonds de soutien à l'internet, l'amendement du décret créant l'ARPT pour la représentation dans son conseil de l'AAFSI et éventuellement d'autres associations (des cybercafés, des consommateurs d'internet), comme cela se fait dans d'autres pays et qui permettra de combattre les pressions de lobbying et de mieux veiller aux intérêts des consommateurs et placer les services Internet sous le régime de la simple autorisation. Certains voix se sont élevées au sein de l'association pour dire que si nous sommes loin de « la société de l'information numérique », c'est parce qu'on ne produit pas de l'information. Parmi les 3000 sites Internet des entreprises et administrations algériennes, 99% sont hébergés à l'étranger. Avec le passage de l'Algérie d'une économie administrée à une économie de marché, les opérateurs devront investir davantage le web à l'image des opérateurs de téléphonie mobile en Algérie qui ont chacun son site Internet. Mobilis (www.atmmobilis.dz) a saisi les enjeux en s'affichant sur le Net avec un site dynamique. La plate-forme Internet Djaweb compte 100 000 clients avec 10 000 accès simultanés (7000 accès RTC et 3000 accès liaisons spécialisées) mais elle n'est exploitée qu'à 5% de ses capacités réelles.