Sur une population de plus de 600 000 habitants sur l'ensemble du périmètre de la wilaya, la Caisse nationale d'assurances sociales n'a trouvé que 645 personnes à même de bénéficier des dispositions de la loi de 2001 portant contractualisation entre la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et les hôpitaux. Il s'agit des résultats d'enquêtes de brigades communales assermentées. Celles-ci avaient été mises en place à l'effet d'établir la liste des personnes éligibles au bénéfice de la carte de soins gratuits. Ainsi, dans une wilaya où les familles démunies se comptent par dizaines de milliers, les brigades n'en ont comptabilisé qu'un peu plus de 1/1000 de l'ensemble de la population. Pourtant, ces nécessiteux vivent dans les cités et quartiers à forte concentration de population depuis longtemps soumis aux vicissitudes d'un dur quotidien. « Quotidiennement, j'arrive difficilement à rentrer avec le nécessaire en denrées alimentaires pour les besoins de ma famille. J'appréhende à chaque fois une maladie de l'un de mes 4 petits enfants. J'ai frappé à toutes les portes pour un poste de travail, y compris cirer les bottes. N'ayant pas trouvé d'emploi, j'ai été contraint de faire la manche et vivre de l'aumône et du produit de la zakat. Aucun agent de la commune ne nous a contactés pour cette carte de soins », a indiqué Abdelmoumen H., père de famille habitant à Oued Elil. Des statistiques, établies par la DAS de Annaba, font ressortir que 1875 dossiers de familles issues de couche sociale défavorisée ont été déposés auprès des services de cette institution. Sur ce nombre enregistré dans les 12 communes de la wilaya, 1036 ont été rejetés car non conformes aux dispositions légales, alors que 194 autres ont été considérés comme étant incomplets. La lecture des mêmes statistiques laisse apparaître que sur les 645 admis au droit de la carte de soins CNAS, 270 résident dans la commune d'El Bouni, 100 à Annaba (chef-lieu), 99 à Sidi Amar et le reste est partagé entre les communes de Cheurfa et Chetaïbi. Bien que connues pour être des foyers où la misère et la mal-vie sont une réalité de tous les jours pour une large couche des populations, les communes d'El Hadjar, de Berrahal, d'Oued El Aneb, d'El Eulma, de Tréat, de Cheurfa n'apparaissent pas dans ces statistiques.