Tipaza est un chef-lieu de wilaya sans âme depuis « son clonage », en 1984. L'aspect culturel et environnemental de ce coin paradisiaque du bassin méditerranéen n'a jamais été pris en considération. Le laisser-aller a engendré le développement de maux sociaux à Tipaza, transformant ce territoire en un lieu de débauche, d'une part, et, d'autre part, la dégradation de ce site pourvu de monuments archéologiques, que l'Unesco avait classé en 1982 patrimoine culturel mondial. Les constructions à ce jour sans permis de construire en pleine ville n'ont pas cessé. La semaine écoulée, les responsables de l'urbanisme ont mis en demeure l'APC de Tipaza pour prendre des mesures, afin de démolir une construction illicite en plein centre-ville à proximité du hammam communal, une construction érigée grâce aux complicités locales. Il aura fallu attendre 2005 pour secouer le cocotier, pour espérer réhabiliter quelques activités culturelles qui rentrent dans le cadre de la vocation de Tipaza. En raison de l'adversité et de l'influence de ces forces occultes locales qui gagnent à immobiliser la situation au détriment d'un développement sain au niveau du chef-lieu de wilaya de Tipaza, il devient naturellement plus difficile aux bonnes volontés de concrétiser des décisions. Un ancien hangar inexploité, situé à proximité du port, à l'abandon de surcroît depuis des lustres, vient de faire l'objet de travaux d'aménagement, pour se transformer en un cyberespace. Selon des sources officielles, il sera opérationnel à partir de septembre prochain. Dans le cadre de la protection de la falaise et de la jetée du futur port de plaisance de Tipaza, l'autorité de wilaya a proposé l'aménagement d'une voie piétonne dans ce site dominé par le phare de Tipaza. La forêt récréative qui se trouve à la sortie est de la ville enregistre un afflux de familles très important. La question qui se pose actuellement pour cet espace vert qui surplombe le complexe touristique La Corne d'or concerne sa gestion. L'entretien est primordial, d'autant plus que ni l'APC ni une autre institution ne voulaient se mêler pour préserver ces espaces qui accueillent des citoyens et des familles pour passer des journées entières, au milieu de la forêt. La wilaya vient en fin de compte de décider de donner en concession cette forêt récréative, qui avait été mise en valeur par Hocine Kennouche, l'ex-DJS de Tipaza en 1996, à l'Agence nationale et des loisirs de jeunesse (Analj), qui est appelée à respecter le cahier des charges. Sachant que les espaces culturels à Tipaza font cruellement défaut contrairement aux lieux de débauche, la wilaya vient de décider de la création d'un pôle d'animation culturelle au bord de la mer à Chenoua. Les artistes auront l'occasion à l'avenir de présenter leurs créations dans ce site implanté au pied du mont Chenoua, en face de la plage. Peut-être qu'à travers les actions culturelles, Tipaza retrouvera son lustre d'antan ?