La montée au créneau des islamistes pour dénoncer la décision du gouvernement de supprimer le baccalauréat sciences islamiques a fait réagir des démocrates. Partisan d'une école laïque, le Mouvement démocratique et social (MDS) a vivement condamné, dans un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction, les agitations des islamistes, surtout du Haut Conseil islamique (HCI) qui, selon ce parti, a « outrepassé ses prérogatives ». « L'islamisme a choisi encore une fois de faire enfler la polémique », a-t-il souligné d'emblée, tout en estimant qu'il est en train de recommencer « ce qu'il avait tenté de faire en dénonçant ce qu'il qualifiait de campagne d'évangélisation et/ou la réforme du code de la famille ». Dénonçant les tentatives de mobilisation d'étudiants dans certains centres universitaires « qui ont fourni des contingents de terroristes », le parti d'El Hachemi Chérif a estimé que le dessein caché de ces agitateurs est de « faire reculer le débat sur la nécessaire séparation entre le politique et le religieux ». Le parti n'y est pas allé de main morte en évoquant le rôle constitutionnel du HCI qui est de « dire le droit musulman ». « Cet organisme consultatif, est-il ajouté dans le communiqué, se trouve aux côtés de cet intégrisme pour essayer d'imposer un fait politique. » Rappelant la mission pour laquelle est destinée le HCI, à savoir de semer « la tolérance » et de lutter contre « le prosélytisme des semeurs de mort », le MDS est convaincu qu'« en délégitimant la position du gouvernement, le HCI finit par renvoyer la société vers l'islamisme, à l'aise dans un exercice qui consiste à investir les institutions tout en les décrédibilisant ».