Le collectif femmes du Mouvement démocratique et social (MDS) et l'association Volonté, initiative, engagement (VIE) ont vivement réagi dans un communiqué de presse aux déclarations des deux partis islamistes à propos de la révision du code de la famille. Pour les militantes du MDS, ces deux partis (MSP et El Islah) veulent maintenir le dispositif discriminatoire de ce texte de loi et refusent de voir remis en cause le caractère sacré attribué à la charia et estiment qu'ils « favorisent les lectures politiques les plus rétrogrades. Celles qui ont permis aux assassins islamistes de considérer la femme comme un butin de guerre. Quant à El Islah, qui prétend dénoncer la façon antidémocratique avec laquelle a été gérée la commission de réforme, il est bon de lui rappeler, pour démontrer sa mauvaise foi, qu'en 1984 le code de la famille a été imposé, en catimini, par une APN où régnait le parti unique ». Le collectif femmes du MDS et l'association VIE ne manquent pas de reprocher au gouvernement « les contradictions dans lesquelles est engagée la révision de ce code ». Les signataires du communiqué relèvent que « le pouvoir reste enfermé dans sa logique de compromis avec l'islamisme. D'une part il affirme agir dans le cadre de l'article 2 de la Constitution, d'autre part il reconnaît le caractère relatif des lectures de la charia en introduisant l'idée que la loi algérienne puisse s'inspirer d'autres écoles que le rite malékite, enlevant ainsi le caractère divin donné jusque-là à la charia dont on ne persiste à faire l'usage que dans la gestion des rapports familiaux ». Revendiquant l'abrogation du code de la famille et son remplacement par des lois civiles et égalitaires, ces militantes des droits des femmes soutiennent que « le pouvoir doit encourager la structuration et le développement des luttes de la société dans le cadre de la promotion d'une citoyenneté qui ne soit pas que formelle. Le pouvoir compte certainement sur ces pressions islamistes pour ramener les démocrates à soutenir sa démarche », conclut le communiqué.