La légende raconte que, doué en médecine et détenant des vertus de guérison, il réussit à guérir la fille du Sultan Abou Tachfine. Pour le récompenser, le monarque l'autorise à construire une synagogue. Celui que les historiens dénomment la Lumière d'Israël (les tlemcéniens le connaissent sous le nom du grand rabbin) meurt en 1442. Et depuis, le tombeau, situé à Kebassa, est devenu un lieu de pèlerinage sacré. La semaine dernière, une délégation de 132 juifs français encadrée par le président de La Fraternelle (Amis juifs de Tlemcen) André Charbit a séjourné à Tlemcen. Les moments étaient forts émouvants : les touristes ont redécouvert « leur » ville coin par coin. Certains, les larmes aux yeux, ont revu leur maison dont la plupart sont restées intactes. « la ville s'est bien évidemment développée, mais nous avons remarqué que certaines demeures et ruelles n'ont pas changé. Nous ressentons une douleur, mais paradoxalement, un certain bonheur aussi », ont-ils témoigné. Jeudi, c'était le jour de la heiloula, un hommage rendu à Ephraïm. La cérémonie à laquelle a pris part l'ambassadeur de France à Alger, Hubert Colin de Verdière, a commencé par un recueillement au cimetière juif, bien entretenu. Par la suite, le groupe s'est dirigé vers le tombeau du rabbin. « Cela fait 43 ans qu'aucun juif n'a mis les pieds ici, aujourd'hui, nous ressentons une grande joie et beaucoup d'émotion. Nous avons pu nous recueillir sur les tombes de nos proches et rendre hommage au rabbin Epraïm, ce sont des moments qui resteront indélébiles. Nous remercions la population de Tlemcen pour son hospitalité », ont reconnu des membres de la délégation. Avant leur retour, des juifs ont tenu à prendre avec eux de la terre et des pierres, entre autres souvenirs...