Le premier souverain Abd el-Ouadide Yaghmorasen Ibn Zian, qui règne de 1231 à 1283, la dote de prestigieux monuments dont le fameux méchouar, en arabe «lieu des consultations». La forteresse, édifiée sous les Almohades, a été transformée par les Ziyanides en résidence gouvernementale, avec des jardins, des pièces d'eau et de belles mosaïques, œuvres d'artistes andalous, chassés d'Espagne et généreusement accueillis à Tlemcen. Les souverains qui ont succédé à Yaghmoracen, notamment Abou Hamou II et Abû Tachfin vont continuer l'œuvre d'agrandissement du royaume et d'embellissement de Tlemcen. Mais la ville ne rayonne pas seulement par ses œuvres d'art et sa culture, elle est aussi un centre commercial actif, en rapport avec l'Afrique et l'Europe. Il y a même un quartier franc, des communautés chrétiennes et juives. Les juifs, chassés d'Espagne, tout comme les musulmans, avaient trouvé refuge à Tlemcen. Cependant une telle gloire et une telle prospérité n'ont pas manqué de susciter les convoitises. Les Mérinides du Maroc, Zénatans comme les Tlemcéniens, cherchent à s'en emparer et l'assiègent à deux reprises. En 1299, le sultan Abou Ya'qub lui impose un siège de huit ans, allant jusqu'à construire, aux portes de Tlemcen, une nouvelle ville, Mansourah, où il loge ses soldats.