Le colonel Salah Boubnider dit Salah Sawt Al Arab a été inhumé hier au cimetière de Sidi Yahia à Bir Mourad Raïs, en présence d'Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement et secrétaire général du RND, du chef d'état-major de l'armée, Gaïd Salah, et de Abdelkader Malki, secrétaire national à l'UGTA, du ministre des Moudjahidine et du secrétaire général de l'organisation des moudjahidine. Plusieurs membres du cabinet Ouyahia et ceux de la « famille révolutionnaire » ont fait le déplacement. Il y avait aussi une foule nombreuse constituée des gens du « petit peuple » qui ont tenu à être présents. « Il était un homme de principes », témoigne, la voix émue, son compagnon de toujours Tahar Zbiri, resté en retrait du carré officiel et d'ajouter que contrairement à ce que certains disent ou écrivent, par erreur, « Si Salah n'a jamais été journaliste au Caire, mais un grand chef politique et militaire. Son surnom, il le doit au fait qu'il écoutait beaucoup la radio de Sawt Al Arab diffusée depuis Le Caire, comme tous les maquisards, parce qu'elle leur apportait un soutien psychologique ». Salah Boubnider est décédé vendredi matin à Paris suite à une longue maladie. Mourad, le fils du défunt, avait les larmes aux yeux. Il recevait les condoléances « des gens du peuple, ceux qu'affectionnait mon père ». Des figures politiques à l'instar de Réda Malek, Saïd Sadi et Ali Laskri étaient présentes au dernier hommage. Il y avait aussi Me Ali Yahia Abdennour et Saïd Bouteflika, le frère du Président, un personnage qui s'est éclipsé ces derniers mois de la scène politique et qui n'a pas franchi la porte du cimetière. Parmi la foule, Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN, partageait des souvenirs avec des anciens du parti non loin de Mouloud Hamrouche, chef du gouvernement au début des années 1990. Khaled Nezzar, le puissant général, aujourd'hui à la retraite, gardait ses distances, loin des officiels et de la foule. Mohamed Salah Mentouri, ex-président du Conseil national économique et social (CNES) était lui aussi parmi les présents. Il avait claqué la porte de cette institution pour ses positions et ses principes « inchangeables ». L'oraison funèbre a été prononcée par Abdelhamid Mehri qui a rappelé le parcours militant de défunt, notamment son courage et sa bravoure pendant la lutte de libération nationale. Feu Salah Boubnider avait horreur des salons feutrés. « Il continuait à fréquenter les gargotes. Il raffolait des plats à base de pois chiche », nous avait-on dit. C'est pour cette raison qu'il a demandé à ce qu'il soit enterré à Sidi Yahia, le « cimetière du peuple » et non pas au carré des martyrs à El Alia.