L'expansion urbanistique qu'a connue la ville du Vieux Rocher, à travers l'édification de deux nouvelles villes entières, l'une Ali Mendjeli et l'autre Massinissa, n'a malheureusement pas eu sa part d'évolution parallèle et nécessaire au niveau des différents services publics. Nous citerons entre autres le transport, qui reste l'un des problèmes, si ce n'est le problème majeur des habitants de ces mégacités. En effet, les citoyens qui habitaient autrefois des quartiers tels que Rahmani Achour (ex-Bardo) ou encore Ziadia, Mansourah... avaient pour la plupart des emplois dans des entreprises ou administrations situées au centre-ville ou d'autres quartiers plus proches. Le déménagement vers des cités aussi lointaines n'a donc pas été sans créer quelques désagréments ; et rejoindre sa demeure relève parfois être un véritable parcours du combattant, comme en témoigne un citoyen qui travaille dans une administration en plein centre-ville et qui habite la nouvelle ville Ali Mendjeli. « Je termine mon travail à 16 h, j'ai juste le temps d'aller faire quelques courses pour la maison et passer par la suite mon plus mauvais moment de la journée : l'attente d'un taxi. Un exercice qui se révèle être pénible, surtout que cette attente peut durer des heures », dira-t-il. « Certes, les bus qui desservent la nouvelle ville Ali Mendjeli, par exemple, sont de tout temps en service, du moins jusqu'à 18h30, mais le phénomène du bourrage (embarquement excessif de personnes) décourage plus d'un à passer une demi-heure au milieu d'une ruche », ajoutera le citoyen. Ces mêmes citoyens se rabattent donc sur les taxis, qui ont le mérite d'offrir un meilleur confort même si les prix sont parfois excessifs. Là aussi un problème se pose. Pourquoi n'y a-t-il pas assez de taxis pour desservir un endroit où vivent près de 30 000 âmes ? Le transport est-il condamné à l'anarchie dans la ville de Constantine ? On est tenté de répondre oui, du moment que les « taxis fraudeurs » continuent encore de combler ce déficit. Certains sont allés plus loin en utilisant des fourgonnettes d'entreprises publiques et privées à des fins lucratives. Ils stationnent sans gêne aucune à l'avenue Aouati Mustapha pour y proposer leurs services à des citoyens résignés, quand le seul désir est d'arriver à la maison le plus vite possible. Un de ces conducteurs, nous dira sèchement : « Je trouve que je ne fais aucun mal. Au contraire, je rends service à ces gens tout en gagnant un peu d'argent pour arrondir mes fins de mois. Tout le monde est gagnant dans cette affaire. » Il se montrera plus perplexe lorsque nous lui avons demandé si le véhicule (fourgonnette) lui appartenait ou si c'était une propriété d'une quelconque entreprise. Irrité, il n'en dira pas davantage. Et pourtant, il s'agissait bien d'un véhicule au nom d'une société. Le pire est que ces transporteurs ignorent qu'ils vont au-devant de graves problèmes s'il arriverait malheur à l'un des passagers car ne disposant d'aucun papier relatif à l'assurance ; et c'est autant valable pour leurs « invités » occasionnels. Cela en attendant la mise en service, très prochaine, nous a-t-on certifié, de la nouvelle régie des transports communale.