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Regards et paroles de femmes
Immigration
Publié dans El Watan le 06 - 06 - 2005

Approches de l'immigration par le regard des femmes », c'est le thème d'un colloque organisé par l'Association de culture berbère (ACB), samedi. Ce colloque se justifie par le fait que l'immigration est rarement approchée par le regard des femmes.
« Regard ethnographique sur les femmes kabyles immigrées » ; « Mères de la première génération : prises de paroles » ; « Une relation mère-fille sur trois générations » ; « Mémoires des femmes de l'immigration » ; « Les caravanières venues du Sud » ; « Parcours de vie de femmes de l'immigration » et « Les implications du code de la famille en France » ont constitué les principales interventions de ce colloque. L'ethnologue Camille Lacoste Dujardin a relevé que la composition de l'immigration algérienne en France a beaucoup varié au cours de ces dernières décennies. En 1934 les trois quarts de l'immigration algérienne sont le fait d'hommes seuls venant de Kabylie. Pour les femmes, il a fallu attendre la guerre d'indépendance de l'Algérie. Aujourd'hui, la moitié de la population immigrée maghrébine - algérienne comprise - est féminine. Une immigration diverse par les âges, le niveau social, le milieu d'origine... « La quasi-totalité des femmes ont en commun ce même état qui les placent sous la tutelle des hommes », souligne l'ethnologue. Et elle relève que le statut juridique des femmes au Maghreb influe en milieu d'immigration en termes de conflit de droit, de représentations. Aussi, en termes de représentation, mais aussi de vécu, pour les femmes de l'immigration, les modèles européen et maghrébin sont en conflit. Elles vivent à des degrés divers des représentations conflictuelles « réactivées par des idéologies réactionnaires ».
Mères silencieuses
Les mères, pionnières de l'immigration, ont eu le rôle le plus ingrat. Ce sont elles qui ont affronté les écarts de représentations. Le premier symptôme de changement de ces mères est la limitation de la fécondité. Les filles partent de compromis réalisés par leur mère, il leur reste à trouver leur place dans la société. Kadidja Bourcart, adjointe au maire de Paris, chargée de l'intégration et des étrangers non communautaires, brossant le portrait de ces mères silencieuses, souligne qu'on commence à parler de la vieillesse mais qu'on oublie qu'il y a des mères et des grands-mères. « Ce sont elles qui nous ont faites, qui nous ont appris à nous battre. » Et c'est à ces mères qu'elle a voulu rendre hommage et donner la parole. Elle s'insurge contre le vocable « issus de l'immigration », « un terme politique », dit l'adjointe au maire de Paris, et de remarquer qu'« on est d'abord fils de ses parents. Nous sommes tous issus de notre mère ». Christine Guillemaut, cofondatrice de l'association Femmes contre les intégrismes, a souligné que celle-ci a été créée en 1995 en solidarité avec le combat des femmes en Algérie contre l'intégrisme et pour l'égalité des droits. Et de dire avoir constaté que les femmes immigrées méconnaissaient les évolutions des sociétés des pays d'origine, et « ce qui se passe là-bas se passe ici du point de vue de la montée des intégrismes ». « La question du relativisme culturel est plus difficile à travailler », souligne cette militante associative de terrain. Comment les femmes peuvent-elles accéder à des droits égaux ? « C'est une question que nous partageons avec les femmes marocaines, algériennes et tunisiennes. Nous voulons un monde où les stéréotypes sexistes laissent place à des rapports égaux et respectueux entre les hommes et les femmes », conclut Christine Guillemaut. Son association a réalisé un guide très apprécié intitulé Madame, vous avez des droits. La question de la famille immigrée prend de plus en plus de place dans le débat public, relève Sarah Mekboul, universitaire. Des changements de fait se produisent dans la vie quotidienne qui viennent modifier les rapports sociaux et les rapports entre hommes et femmes. Et de constater que l'immigration renforce aussi les traditions et les exacerbe. Un héritage que les filles s'efforcent de contourner avec quelquefois la complicité tacite de leur mère.
Les répercussions du code de la famille
Autre thème d'importance et de sensibilité, développé par Fouzia Adel, assistante sociale et membre de Vingt ans barakat, celui des répercussions du code de la famille en France, entraînant des conflits de droit. L'intervenante a demandé l'interpellation des pouvoirs publics pour l'application de la loi du domicile et non plus la loi des pays d'origine. Chargée de la synthèse du colloque, Leila Babès, professeur de sociologie, relève notamment que les femmes en immigration restent soumises à une culture qui donne la primauté aux hommes, mais ont appris à leurs filles à se battre. Elle ajoutera : « Nous ne sommes pas assez attentifs aux chassés-croisés entre les deux rives. » Elle notera l'avancée des femmes dans les pays du Maghreb, malgré des codes de statut personnel qui leur sont défavorables, moins en Tunisie mais particulièrement en Algérie où « leur lutte pour l'égalité des droits contraste avec l'image que nous donnent parfois des jeunes filles issues de l'immigration ».


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