C'est sous le mot d'ordre « Arrêtons les procès des mardis », que la Fédération internationale des journalistes (FIJ ) organise, en coopération avec le réseau J@ YS, aujourd'hui, date anniversaire de la condamnation et de l'emprisonnement de notre confrère Mohamed Benchicou, directeur du journal Le Matin, une conférence de presse en son siège à Bruxelles. Un panel composé de Bertrand Ginet, responsable des projets FIJ, région Méditerranée ; Nadir Benseba, coordinateur du centre de sécurité FIJ à Alger ; Hélène Flautre, députée européenne et les correspondants à Bruxelles des quotidiens Le Soir d'Algérie, El Khabar et El Watan, animera la rencontre. L'objectif est de sensibiliser davantage les responsables, élus et médias (opinion) de l'UE, notamment la Commission et le Conseil européens, sur les inquiétantes atteintes à la liberté de la presse en Algérie. Saisissant l'occasion du vote par le Parlement européen, jeudi dernier, d'une résolution claire et précise sur la situation de la liberté de presse en Algérie, le plus grand syndicat des journalistes au monde est décidé à mener des actions continues au niveau des instances et organisations européennes et mondiales afin d'obliger le pouvoir algérien à respecter ses engagements aux traités et pactes internationaux auxquels il a souscrit. Engagements relatifs à la promotion de la démocratie, des droits de l'homme et des libertés collectives d'opinion et de presse. « A cet égard, nous nous félicitons de la dernière résolution votée par le Parlement européen ce mercredi 8 juin, prenant acte des nombreuses procédures judiciaires actuellement en cours à l'encontre des quotidiens Le Matin, Liberté, le Soir d'Algérie et El Watan. Les Eurodéputés, en rejoignant nos préoccupations, se sont montrés particulièrement inquiets en ce qui concerne la liberté de la presse depuis la réforme du code pénal adoptée en 2001 et, notamment par les dispositions prévoyant de fortes amendes et des peines de prison pour diffamation », déclare la FIJ dans son communiqué de ce vendredi. Il faut signaler que si jusqu'à ce jour, la campagne sur la situation de la presse en Algérie a été relativement timide, c'est en raison des déclarations rassurantes des plus hauts responsables algériens et leurs promesses de revenir à la raison et de respecter la liberté de travail des journalistes. Mais la précipitation des événements ces dernières semaines, en particulier la condamnation à des peines de prison ferme et de lourdes amendes de journalistes du Soir d'Algérie, d'El Khabar, de Liberté, d'El watan, d'El Raï... a fini par convaincre le monde libre et ses opinions du double langage du pouvoir algérien. Entre des discours glorifiant la marche de l'Algérie sur la voie de la liberté et de la démocratie et une pratique digne des dictatures des partis uniques, l'Union européenne et le reste du monde ne se font plus d'illusions : le pouvoir algérien est tenté par sa nature hégémonique. La confiance n'est plus de mise. Par ailleurs, diverses associations d'intellectuels, d'artistes et du monde des associations se manifestent, ces dernières semaines, pour initier des actions, des marches et manifestations en soutien à la liberté de la presse en Algérie.