Les étudiants de l'université islamique Emir Abdelkader ont refusé hier de prendre part aux examens de synthèse et maintenu leur grève de la faim qui est aujourd'hui à son troisième et dernier jour. De cette manière, les 2700 grévistes endossent le zéro collectif qui signifie inexorablement une année scolaire perdue. L'assemblée générale tenue hier matin au sein du campus a reconduit à l'unanimité le boycott des examens et appelé à la poursuite de la protestation durant les vacances d'été. Les animateurs du mouvement, à savoir l'UNEA, l'UGEL, la LNEA et le Comité pour le droit et la charia, ont tenu également à apporter leur soutien aux enseignants sanctionnés par l'administration pour avoir pris part au débrayage. Dans un communiqué consacré à diverses questions, le FLN local a apporté de son côté son soutien aux étudiants grévistes et appelé la tutelle à annuler la décision à l'origine de la protestation, à savoir la suppression de l'enseignement de l'éducation islamique au palier secondaire. Le FLN emboîte le pas ainsi au parti d'Abou Djerra Soltani qui a animé jeudi dernier un meeting à Constantine consacré uniquement à cette question. La solidarité s'exprime presque exclusivement chez des catégories qui font usage du discours religieux. Un bon nombre d'imams de Constantine ont joint leur voix aux protestataires et signé pétitions et communiqués dans la même veine. L'entêtement des deux parties du conflit semble mener droit au pourrissement. Mais les résolutions prises hier par les animateurs de la grève cachent mal une résignation qui paraît remettre entre les mains des politiques le destin des étudiants. En parlant de reprendre le mouvement en septembre prochain, les animateurs signifient quelque part que la protesta « part en vacances ». Ils doivent compter sans doute sur leurs chapelles politiques pour prendre le relais et renverser les choses pendant l'été. Dans ce cas, la coalition présidentielle aura du grain à moudre durant la saison chaude.