En se hissant résolument au niveau d'un congrès scientifique, les 3e journées témouchentoises de chirurgie générale et laparoscopique ont tenu toutes leurs promesses selon les organisateurs. C'était l'ambition affichée au regard du consistant programme arrêté par leur comité scientifique placé sous le patronage des professeurs Benkelfat (CHU Tlemcen) et Boubekeur (CHU Sidi Bel Abbès). De la sorte, et grâce à la contribution annoncée de sommités nationales et mondiales, à l'instar de celle du professeur Kandil (membre de l'Académie française de chirurgie), la participation a été d'un niveau relevé avec pas moins de 83 communications données en deux jours ! C'est dire si la brièveté, la rigueur et la concision étaient de mise, soit 8 minutes par intervenant. Venant de tous les hôpitaux et CHU d'Algérie, les congressistes ont confronté les problématiques locales ou communes et les différentes réponses apportées aux cas d'étude. La première journée a été consacrée aux contusions abdominales et aux polytraumatismes dus en particulier aux accidents de la route. Ce thème s'est imposé du fait des meurtrières RN2 et 35 reliant Oran à Tlemcen via Témouchent, cela pour la contingence locale, et du fait que nationalement, à titre de comparaison, en notre pays la route fait presque autant de victimes qu'en France pour une population double. Par ailleurs, Témouchent, de par sa situation géographique à équidistance d'Oran, de Sidi Bel Abbès et de Tlemcen, est tenue de s'ériger en pôle scientifique dans le cadre d'un développement régional cohérent. « Il est aberrant que l'épicentre de la région demeure à la traîne », dira le professeur Benkelfat. A cet égard, et tenant compte de la volonté gouvernementale de multiplier les structures hospitalo-universitaires, les responsables du secteur sanitaire et de la DSP estiment que, au regard des nécessités et de la prochaine réception du nouvel hôpital de 240 lits, un hôpital disposant d'un équipement ultramoderne, il ne serait pas vain de se préparer et de se placer pour l'ériger en CHU, voire en CHUR (régional). Pour Témouchent, selon un chirurgien du secteur sanitaire, « l'affaire est aisée puisque l'encadrement à temps partiel est disponible à Oran, à Tlemcen et à Sidi Bel Abbès, étant toutes situées à moins d'une heure de route de Témouchent ». Cela étant, pour le volet débats, le constat général des intervenants a mis l'accent sur les complications qui surviennent lors du ramassage des accidentés, de leur transport sans moyens médicalisés, ainsi qu'en raison de la qualité de l'accueil aux urgences. Par ailleurs, les statistiques rapportées par les communications révèlent que c'est paradoxalement moins la cage thoracique, plus exposée lors des accidents, qui est touchée en cas d'accident que l'abdomen (voir encadré 1). En outre, en Algérie, si les chiffres indiquent que les femmes se comptent en très petit nombre parmi les victimes, en d'autres pays, sur la longue durée, selon le professeur Chafi et son assistante le docteur Ouzaâ, le pourcentage de femmes impliquées dans les accidents a augmenté (voir encadré 2). Au deuxième jour de la rencontre, il a été question du cancer thyroïdien du fait de sa fréquence de plus en plus constatée lors des interventions sur cet organe. Les débats ont porté sur sa prise en charge, sur la prévention et les nouvelles techniques de traitement. De même, l'intérêt s'est porté sur la question des éventrations ou hernies post-opératoires et sur celle de savoir, pour les contrer, s'il faut privilégier les classiques rafies (sutures simples) ou favoriser l'emploi de prothèses.