Devenu ailleurs une véritable activité professionnelle réglementée, voire une industrie à part entière, le football en Algérie n'a toujours pas fait sa mue, pour ne pas dire se cherche encore.L'état de précarité et de déliquescence du football national a atteint un tel niveau qu'il échappe aujourd'hui à tout contrôle. Une situation dont les conséquences désastreuses sur notre sport roi ne sont plus à démontrer. C'est surtout de la gestion de nos clubs de foot qu'il s'agit. L'argument financier est souvent mis en avant pour justifier les mauvais résultats, les faiblesses mais aussi les erreurs. Pourtant si l'on se fait aux rémunérations accordées aux joueurs, les sommes consacrées pour le recrutement d'autres, le sponsoring, et les subventions publiques, l'argument financier dont il est question perd un peu de sa consistance. C'est plutôt, de l'avis de certains managers bien au fait du football national, " la mauvaise gestion de ces ressources financières qui est à l'origine du problème ". D'où l'intérêt de savoir comment s'exerce le contrôle sur les finances de nos clubs de foot. Pour M Laarbi Boukortt, Commissaire aux comptes, le contrôle s'exerce bel et bien sur toutes sources de financement pour les Clubs qu'elles soient publiques (subventions) ou sponsoring. Ce qui cependant échappe au contrôle, indique-t-il, " ce sont les fonds qui ne sont pas déclarés ". Mais il s'agit, dit-il, de très faibles montants, " loin d'égaler la partie contrôlée ou bien visible ". Ce qui en revanche rend la taché difficile au commissaire aux compte, souligne notre interlocuteur, c'est " l'absence d'un plan comptable spécifique au domaine sportif. Chaque secteur d'activité a en principe son plan comptable ". Cette carence a fait que, poursuit-il, " l'informel est dominant dans la gestion de nos club sportifs. Le vide se situe surtout dans le domaine de le gestion financière ". Contrairement à ce qui est répandu sur l'importance des fonds circulants autour du Foot en Algérie, il ne s'agit pour M Boukortt, que de " la spéculation ". Il suffit, explique-t-il, " de voir les besoins des clubs en infrastructures et les impayés des joueurs pour se rendre compte de l'insignifiance de cette bulle financière dont tout le monde en parle ". Le désengagement de l'Etat a fait que les Clubs de foot en Algérie sont devenus, fait-il remarquer " des otages au mains des sponsors et de ceux qui ramène de l'Argent ". L'alternative pour lui est que l'Etat reprenne les choses en main en finançant la construction des infrastructures, les staffs techniques et l'encadrement administratif. " Si le désengagement de l'Etat qui a fait que notre football périclite " conclu -t-il. De part leur statut d'association sportives populaires (ASP) à but non lucratif, les clubs de football en Algérie qu'il soient en première division ou dans les divisons inférieures, sont, souligne M Attia Mebarek, Président de l'OM Ruisseau, " des clubs amateurs dotés d'un comité directeur et d'une assemblée générale ". Associations Chacune des associations, ajoute-t-il, est soumises à un contrôle obligatoire d'un commissaire au compte inscrit à l'ordre des commissaires aux comptes. S'agissant des sources du financement pour les clubs, notre interlocuteur, place le sponsoring comme la première de ces sources à hauteur de 80%. Pour le reste, il composé de subventions de l'Etat (fond de Wilaya, fond de commune), recettes de stade et cotisations des membres de l'AG. Pour la partie subventions, les demandes formulées par les clubs doivent être accompagnés, souligne M Attia, " d'un bilan validé par le commissaire au compte, du procès verbal de l'AG, du PV d'approbation des comptes, et d'un Canevas fourni par la Direction de jeunesse et sport (DJS) dans lequel sont fixés les objectifs du Club pour la saison et le Budget prévisionnel ". Avant la réception de cette subvention, les associations sportives doivent signer, note le président de l'OMR, un cahier de charge ". Aussi, tient-il à préciser, " c'est l'Etat lui-même qui décide de l'affectation de cette subvention ". Côté sponsoring, le contrôle s'exerce également, d'après le dirigeant, sur chaque sou dépensé, dans la mesure où " les sponsors sont de facto membres de l'assemblée générale et ils exercent leur droit de regard et de contrôle sur ce qu'ils donnent ". Coté financement, le président de l'OMR juge également que les sources de financement actuelles reste au deçà des besoins exprimés par les clubs de foot. Le budget d'un club national moyen, affirme le responsable, ne dépasse guère les 10 milliards de centimes contre 120 milliards pour un club tunisien de la même taille. ce qui rend la situation encore plus dramatique pour nos club, estime-t-il, c'est que à coté de la faiblesse des fonds, il y a la médiocrité des managers dont beaucoup parmi eux n'ont pas les qualification requises ". Pour conclure, M Attia voie le salut de notre foot dans l'implication de l'Etat notamment dans la réalisation des infrastructures et dans le règlement de la dotation de base ainsi que dans la clarification des règles de gestion.