Les 14 t saisies en moyenne par année ne représentent qu'environ 30% de la quantité totale qui rentre au pays, c'est le constat communiqué par la police lors d'une journée d'étude sur la toxicomanie organisée avant-hier au centre culturel de Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès. La rencontre, animée par des médecins, des représentants de la police et de la gendarmerie, a regroupé des invités de tout bord et des jeunes de la localité en plus des responsables locaux. Le chef de daïra pour qui « l'implication de tous dans la lutte contre la drogue est une condition sine qua non de son aboutissement » a appelé à une meilleure contribution de la famille. Elle déplorera, en outre, « l'absence des directeurs d'école à la rencontre, qui pourtant ont été invités ». Surtout qu'une enquête de la Fondation pour la recherche médicale (Forem), qui a d'ailleurs contribué à l'organisation de la manifestation révèle une courbe ascendante de la consommation de drogue dans le milieu éducatif, les lycées notamment. Le témoignage d'un jeune touché par la drogue a, autant que celui de sa mère, bouleversé et ému l'assistance. « C'était à l'âge de 9 ans, pendant le tout début du terrorisme qu'on m'a introduit dans le milieu, et aujourd'hui je fais face à d'énormes difficultés pour m'en soustraire », a-t-il dit. Sa mère a déploré « le rejet auquel font face ces jeunes consommateurs de drogue, une fois connus ». C'est pourquoi elle plaidera pour une « réelle prise en charge des mineurs ». La rencontre a été l'occasion pour les médecins de montrer tous les dégâts que provoque la toxicomanie à l'échelle de l'individu, de la famille et de la société. Puisque la drogue est intimement liée à la dégradation de la santé, au suicide, aux conflits familiaux, aux agressions et au terrorisme. Le professeur Bouhamed, du CHU de Blida, a expliqué comment de la recherche d'une sensation de bien-être, du gain facile et de l'aventure, qui sont les causes fondamentales qui mènent à la consommation de la drogue, l'individu finit par s'autodétruire. Médecins et représentants des forces de sécurité, luttant contre la drogue, se sont mis d'accord qu' « en tant que premier accès à la toxicomanie, la famille doit jouer pleinement son rôle dans le combat contre ce fléau ». Les solutions résident dans le fait de convaincre les jeunes d'une surveillance étroite de nos frontières, une prévention efficiente dans les écoles et dans l'encouragement des consultations psychologiques. Pour ceux qui sont déjà consommateurs, ils ont indiqué qu'il existe trois centres de désintoxication à Blida, à Oran et à Annaba.