Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) a annoncé, dans un communiqué rendu public hier, son engagement dans une action de sensibilisation contre l'amnistie générale en Algérie dans le cadre de la caravane contre l'oubli dont la première étape sera la capitale italienne Rome, début juillet prochain. Caravane initiée par l'association catalane Solidarité pour la paix et le développement (Sodepau) et le Comité humaniste des droits de l'homme des Pays-Bas. « L'action répondra notamment aux nombreuses inquiétudes exprimées durant le Forum social euroméditerranéen de Barcelone (16 au 19 juin 2005) sur la question de l'amnistie générale », a précisé Nassera Dutour, porte-parole du CFDA. Cette question et celle de l'impunité ont été largement soulevées lors de rencontres entre ONG. « Un expert a confirmé (lors du Forum) que les crimes contre l'humanité commis à travers la pratique des disparitions forcées ne pouvaient faire l'objet d'une mesure d'amnistie », a relevé le CFDA, rappelant l'abrogation, le 14 juin, par l'Argentine des lois d'amnistie de 1986 et de 1987, déclarées anticonstitutionnelles. Le CFDA a indiqué que la Coalition euroméditerranéenne contre les disparitions forcées, créée en 2000 par plusieurs organisations, a été relancée à travers la création d'un comité de suivi et la prochaine organisation d'une assemblée générale constitutive prévue pour l'automne 2005. Dans le cadre du Forum social, le CFDA a participé aux côtés d'avocats de SOS Disparu(e)s ainsi que d'autres ONG à un séminaire sur la question du droit des victimes et l'étendue de leur droit à la réparation. Un autre séminaire a examiné les diverses expériences de commissions de vérité et de justice dans le Maghreb et à travers le monde. Séminaires clôturés par un atelier de travail initié par le CFDA dans le but de relancer et structurer la Coalition euroméditerranéenne contre les disparitions forcées. Le CFDA a relevé le refus d'octroi de visas, notamment pour des experts venus de Turquie et d'Algérie.