Les familles n'ont rien vu venir depuis votre dernière venue : pas d'eau courante, pas de gaz, pas d'éclairage public ! » C'est en ces termes que les populations de Hamlleli et Baba Moussa, centres de la commune de Bouarfa, juste au pied des monts de l'Atlas, reçoivent le visiteur en cette période de grandes chaleurs. Des nuées d'enfants et d'adolescents font la queue près du mince filet d'eau d'une fontaine publique aménagée par les riverains eux-mêmes. Interrogé, le président de l'APC par intérim, Mahfoudh Tamda, assura que les fouilles pour l'AEP ont endommagé les conduites et la remise en l'état incombe à l'entreprise détentrice du marché par le biais des services de l'hydraulique. L'éclairage public, essentiel à la tombée de la nuit dans ces contrées les plus proches du maquis, est absent le long de la route principale tortueuse. « Notre commune n'est pas riche et même les salaires ne sont assurés que pour huit mois pendant que le reste nous provient de subventions de la wilaya », dira le maire remplaçant celui qui avait accepté de payer le montant de 3,5 milliards de centimes de friperie destinée aux nécessiteux à partir d'une enveloppe transmise par l'ex-wali de Blida. Toute la commune dispose de recettes dont le montant ne dépasse guère les 400 millions de centimes. Le raccordement au gaz naturel est vivement souhaité par la population mais les services de Sonelgaz exigent un engagement du moins des services de la commune pour le paiement ; cela suppose donc une participation des riverains mais comme la plupart des ménages figurent dans l'échelle des bas salaires, la bouteille de butane continuera à emprunter les chemins qui montent. Dans peu de temps, la plateforme destinée aux 300 locaux commerciaux au bas du centre de Mimèche bénéficiera de l'électrification et de l'assainissement ; cependant, les bénéficiaires, dont la liste est quelque peu discutée par des citoyens de la commune, doivent verser un supplément de 20 000 DA aux 40 000 initialement donnés. Avec l'ouverture de ce marché, celui du contrôle technique récemment installé ainsi que la fourrière municipale, les recettes communales s'en ressortiront positivement, surtout si les projets de marché pour l'élevage ovin et bovin et l'ouverture des boutiques sur la rive de l'oued Bouarfa seront concrétisés. Demeure l'éternel problème du logement social et les conflits vécus au centre du Hay Driouèche où 28 logements restent à réaliser sur un ensemble de 140 logements ; 102 logements ont déjà été distribués, mais un bâtiment se trouve à la base de la délinquance avec la prostitution, la consommation de kif alors qu'un autre bâtiment est encore aux fondations. Le siège d'Actel au chef-lieu de la commune est toujours fermé et les gens se font payer à partir des fenêtres, hiver comme été et l'environnement extérieur pour toute la commune subit les affres de la décharge publique sauvage, surtout pour le tronçon Bouarfa-Hay Driouèche. Ainsi, l'éclairage public, l'eau courante et le gaz naturel demeurent des problèmes cruciaux surtout lorsqu'on sait que pour les deux premiers cités il suffit d'un peu de volonté seulement, selon les riverains.