Nous avons opté pour une position articulée sur la rotation qui est, selon nous, la plus apte à permettre à l'Afrique d'être mieux représentée au sein du Conseil de sécurité et à préserver l'unité de notre continent. » C'est ce qu'a plaidé, hier, le président Bouteflika à l'occasion de la tenue, les 4 et 5 juillet à Syrte (Libye), du sommet de l'Union africaine (UA). Le chef de l'Etat, dans son discours répercuté par l'APS, a estimé que la réforme du Conseil de sécurité est « une nécessité absolue car il n'est pas acceptable que cet organe continue de fonctionner dans l'opacité la plus totale ». Il a même jugé que ce conseil « souffre d'un déficit avéré de légitimité et de représentativité ». C'est pourquoi, indiquera-t-il, une réforme « vraiment démocratique consisterait à offrir l'occasion aux pays, grands, moyens ou petits, de participer aux travaux du Conseil de sécurité à travers des formules transparentes et efficaces ». Cela après avoir établi que l'Afrique est le continent qui « pâtit d'un déficit permanent de représentation » au sein de cet organe de l'ONU. Cependant, Bouteflika ne manquera pas d'attirer l'attention sur les velléités de certains Etats africains qui se mettraient en lutte pour se faire représenter dans ce conseil. Il faut se garder, dira-t-il, de « toute initiative pouvant nuire à notre unité et à la défense de nos intérêts communs ». Abordant le projet de réforme de l'ONU, le président de la République rappellera qu'aujourd'hui sont « âprement discutées de nouvelles approches concernant les responsabilités de protection, le recours à la force ou la consolidation de la paix ». Mais toujours est-il que pour l'Afrique, précisera-t-il, si la tendance actuelle n'est pas inversée, certains des objectifs du millénaire fixés par l'ONU, tels ceux de la réduction de la pauvreté et de la mortalité infantile, ne seront pas atteints avant un siècle. « Des millions de vies humaines restent ainsi tributaires de la volonté de la communauté des nations d'honorer des engagements pris au plus haut », fera remarquer Bouteflika. D'où les attentes du continent noir vis-à-vis de la réunion du G8, qui se tient aujourd'hui à Gleneagles (Ecosse). « Il nous appartient de faire en sorte que l'attention portée à notre continent se traduise en engagements concrets et précis », dira-t-il. A propos du NEPAD, il fera le constat que « l'Afrique est parvenue à enclencher une dynamique nouvelle de paix, de stabilité et de croissance économique ». Cela tout en faisant l'éloge de la mise en place, récemment, du Conseil économique, social et culturel au sein de l'Union africaine. Cet organe associera la société civile et lui permettra d'être intéressée à ses travaux et d'être associée aux processus de concertation qu'il mènera chaque fois qu'il le jugera nécessaire, rappellera-t-il. Quant au Parlement panafricain, Bouteflika considère que l'apport de cet organe, qui est appelé à se densifier dans quelques années du fait de l'élargissement de ses prérogatives, sera « essentiel dans la mise en œuvre des objectifs » contenus dans l'acte constitutif panafricain. Enfin, le chef de l'Etat a jugé que la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC) de l'ONU - un organe marginalisé et dont les compétences ont été réduites - doit devenir un véritable forum pour la coopération et le développement dans le monde.