La première opération de partenariat dans les cimenteries publiques algériennes vient d'être engagée par les Saoudiens. Hier, le groupe des ciments de l'Ouest ERCO et la société saoudienne Pharaon Commercial Investment Group Limited ont procédé à Alger à la signature des documents de transaction relatifs à l'ouverture du capital social de la Société des ciments de Béni Saf. Signé par le PDG du groupe ERCO, M. Belkacem, pour la partie algérienne, et M.Pharaon, PDG du groupe Pharaon saoudien, en présence du président de la SGP Industrie du ciment, l'accord conclu porte sur une prise de participation, à hauteur « maximum » de 35% dans le capital social de l'entreprise, libérable en deux phases. Au titre de ce partenariat, les deux parties ont conclu simultanément à la convention de cession de titres, un contrat de gestion de la cimenterie, moyennant des objectifs à atteindre. A cet effet, il est assigné au partenaire de porter le niveau de production de la cimenterie, dans un délai de 12 mois, à 1 million de tonnes clinkers par an. L'usine des ciments de Béni Saf tournait en 2004 autour de 600 000 tonnes clinkers, selon son PDG. Intervenant dans un point de presse, improvisé en marge de la cérémonie de signature, le PDG du groupe saoudien a indiqué que dans les 60 jours à venir, son groupe investira seulement 2 millions de dollars pour « quelques modifications dans le process ». Viendra ensuite, dans une année, un investissement lourd de 25 millions de dollars, dira-t-il, « dans les travaux d'extension de l'usine ». Le président du directoire des SGP Industrie du ciment, M.Thambri, expliquera par la suite que l'essentiel de l'investissement dont il s'agit portera sur la réalisation d'une usine de ciments blancs sur le même site, et dont les négociations semblent avancées avec le groupe de Pharaon. Ce dernier a jugé le gisement de calcaire de l'usine « bon pour les ciments blancs ». Interrogé sur le choix dévolu sur la cimenterie de Béni Saf par le groupe saoudien, M. Pharaon a indiqué que « c'est à cause de la mer », en avouant son intention à l'exportation du ciment, « une fois le marché national satisfait », a-t-il tenu à préciser. Une précision de taille pour le président de la SGP Industrie du ciment qui n'a de cesse de marteler que l'Etat demeurera majoritaire à 65% « pour toujours » dans le capital de la cimenterie. A en croire M. Thambri, l'augmentation de production actuelle de la cimenterie aura pour effet « de faire face aux besoins induits par le programme de consolidation de la croissance économique du pays », ainsi que « garantir de manière durable la croissance de la cimenterie, en référence aux normes environnementales en vigueur ». L'Algérie aura besoin pour la réalisation de ses projets, notamment le 1 million de logements promis, de quelque 15 millions de tonnes de ciments par an, dira M.Thambri, pour qui le secteur public produit 9 million sur les 11 millions de ciments produits annuellement en Algérie. Des cimenteries publiques soumises à la vente, mais l'Etat semble avoir opté, dans une première phase, « pour des prises de participation minoritaires ». 37 manifestations d'intérêt sont recensées actuellement pour toutes les cimenteries publiques, a révélé M.Thambri. D'autre part, et pour revenir sur l'un des aspects du contrat conclu, et auquel le patron de l'UGTA dit avoir apporté toute sa contribution, le partenaire s'est engagé à maintenir les quelque 600 employés que compte l'entreprise, et à « respecter en l'état leurs relations de travail conventionnelles correspondantes ». « Il y aura même création de nouveaux emplois avec les investissements envisagés », dira M. Pharaon, pour qui les engagements pris seront tenus. Il n'y a pas d'autre solution lorsque le contrat conclu, adossé à un contrat de gestion, est assorti d'une clause portant obligation de résultat.