Le contrat de gestion de la cimenterie a été signé à l'hôtel El Djazaïr. Le groupe des ciments de l'Ouest (Erco) a procédé avant-hier à Alger, à l'ouverture du capital social de la société des ciments de Béni Saf avec le groupe saoudien «Pharaon Commercial Investment Group Limited» qui s'offre ainsi une prise de participation à hauteur de 35% dans cette cimenterie. Le contrat de gestion de la cimenterie, conclu simultanément à la convention de cession de titres, a été signé à l'hôtel El Djazaïr, respectivement par Belkacemi M'barek et Pharaon Ghaït. Ce contrat, signé en présence de nombre de ministres, d'ambassadeurs et hauts cadres de l'Etat ainsi que du SG de l'Ugta Sidi Saïd, venu veiller aux intérêts des travailleurs, saluant par là le principe, notamment de respecter le maintien des quelque 600 personnes en activité. A ce principe, sont adjoints deux objectifs majeurs qui se distinguent dans cette transaction: il s'agit en premier lieu d'augmenter la production actuelle pour contribuer au programme de consolidation de la croissance économique du pays. Cet effort sera particulièrement déployé, nécessité oblige, en vue de contribuer à satisfaire en partie les énormes besoins du programme ambitieux du gouvernement de construire un million de logements au cours de ce quinquennat, soit d'ici à 2009. A cet effet, il a été assigné au partenaire l'objectif précis d'améliorer le niveau de production de la cimenterie pour atteindre, dans un délai n'excédant pas 12 mois, une production d'un million de tonnes «clinker», soit presque le double de la production actuelle qui a atteint 600.000 tonnes en 2004. Ce matériau constitue la matière première nécessaire à la fabrication du ciment après y avoir ajouté du gypse. L'avantage de ce matériau réside dans la non-péremption du produit qui peut ainsi être stocké à volonté, mais impérativement sous abri. Au titre du contrat de gestion et à travers le plan d'investissement associé, le manager procèdera à la mise en place de moyens techniques et technologiques que nécessite une mise à niveau des installations existantes, la réhabilitation et le développement de la cimenterie sans omettre un renforcement adéquat des capacités de management de l'unité. Par ailleurs, l'ouverture du capital de la cimenterie de Beni Saf s'accompagne d'un contrat de gestion assorti, fait exceptionnel, d'une obligation de résultat souscrite par ce même partenaire. «L'architecture innovante de cette transaction (dont le montant est confidentiel), a indiqué le président du groupe Erco, conçue et bâtie au profit des deux opérateurs, algérien et saoudien, constitue sans nul doute, à la fois un gage de réussite et un exemple à suivre pour peu que la volonté continue à caractériser les relations entre les deux partenaires». Lors d'un point de presse, Belkacemi a indiqué que 37 manifestations d'intérêt ont été enregistrées pour l'éventuelle privatisation des 11 cimenteries existantes et d'ajouter que ces éventuelles privatisations pourraient permettre à l'Algérie avec l'objectif d'un nominal d'un million de tonnes, de se positionner avantageusement à l'exportation dans le Bassin méditerranéen. Le partenaire saoudien s'engage toutefois à satisfaire d'abord le marché national alors que des négociations sont menées pour fabriquer du ciment blanc à hauteur de 200.000 t/an, matériau actuellement importé de Tunisie au rythme de 250.000 t/an. Le choix de Béni Saf pour la construction de cette nouvelle unité, s'explique par la présence d'un gisement de calcaire blanc adaptable à la fabrication du ciment blanc ainsi que de son emplacement en bord de mer.