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La mascarade du référendum
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2005

Tous les Cairotes et autres Egyptiens du Sa'eed savent que la prochaine élection présidentielle « démocratique » de septembre est l'œuvre de pressions de Bush sur Moubarak.
Ce dernier a décidé donc de soumettre aux électeurs un référendum sur l'amendement de l'article 76 qui introduit, entre autres, le multipartisme dans les mœurs politiques égyptiennes. Les 16 partis de l'opposition qui n'y voyaient qu'une fuite en avant du parti au pouvoir et de son mentor Moubarak avaient organisé des manifestations en juin dernier pour exprimer leurs doutes sur les intentions du Pouvoir, des manifestations très vite réprimées et où, selon des sources crédibles, il y a eu des viols de manifestantes par des civils sous l'œil impassible des forces de l'ordre. Mais le cauchemar du Pouvoir reste la menace islamiste qui se manifeste sporadiquement par des manifestations qui commencent généralement à l'université du Caire et qui débordent partout dans la capitale égyptienne. La répression a toujours été présente comme l'ont été les menaces des islamistes qui espèrent toujours installer un califat au Caire. Ces mêmes islamistes, interdits de politique, arrivent quand même à s'infiltrer et à peser dans des partis agréés, comme c'est le cas au parti El Wafd, nous a-t-on affirmé. En tout cas, la Constitution égyptienne ne permet aucune digression quand il s'agit du détonant mélange religion et politique. « Même si on le voulait et même si la Constitution le permettait, on ne pourrait jamais agréer un parti islamiste, car chez nous les coptes ont aussi droit de cité. Et ils auraient raison d'exiger un parti politique d'obédience chrétienne. Donc cela ferait un désordre indescriptible et surtout dangereux. C'est pourquoi la Constitution est claire : il n'y aura aucun agrément pour un parti sur des bases religieuses. » Propos on ne peut plus clairs d'un député égyptien rencontré en marge du Salon des produits vétérinaires : Agrena. Aujourd'hui, c'est vrai que la frontière entre les musulmans et les chrétiens en Egypte est inexistante et que le tout forme une harmonieuse et seule communauté même si des quartiers comme Choubra, Ghamra et Sakakine sont réputés « chrétiens » et d'autres comme Nafissa, Aïcha ou Zineb ont une étiquette de cités « musulmanes ». Une harmonie que ne pourrait détruire qu'une maladresse politique qui instaurerait une politique de premier et de second collège religieux. Une maladresse politique qui pourrait être fatale et qui pourrait prendre naissance en septembre prochain après le scrutin présidentiel qui consacrera sans aucun doute Hosni Moubarak président d'Egypte pour six ans encore après un règne sans partage lors des dernières 24 années, durée des quatre mandats du Raïs égyptien.

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