Il y a quelque chose d'anormal qui se passe à Oran », dixit Nadir Hamimid. Houleuse a été pour le moins la sortie de passe d'armes du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme autour des projets dédiés à l'enseignement supérieur dans la capitale de l'Ouest. En visite hier, en compagnie de Rachid Harraoubia, patron de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre de l'Habitat a exhorté le directeur local du logement et des équipements publics à livrer les écoles d'architecture et de médecine, l'institut des sciences humaines et l'école de génie maritime avant la rentrée prochaine. « La non-maîtrise des coûts et le non-respect des délais de livraison » ont cristallisé la colère du ministre qui a décidé de créer une « brigade opérationnelle à demeure » chargée de veiller au suivi sur le terrain de l'avancement des travaux sur tous les chantiers. « En cas de manquement à leurs engagements respectifs », les entreprises se verront « inscrites à l'encre rouge » au niveau de son département. « Elles prendront leurs responsabilités », met en garde le ministre. A en croire les autorités locales, les premiers étudiants du nouveau pôle universitaire de Bir El Djir arriveront « à la rentrée 2006 ». Ils seront 6000 d'ici là et 49 000 en 2009, en préfiguration du futur pôle universitaire qui comprendra également des cités U de 32 000 lits d'ici à la même échéance. Echéance où on prévoit d'atteindre 1,4 million d'étudiants à Oran. Avec des infrastructures qui nécessitent 17,5 milliards de dinars, les étudiants auront investi les locaux flambant neufs de la zone d'extension urbaine qui s'étend sur 100 ha vers l'est d'Oran. De chantier en chantier, les deux ministres ont visité, hier, les nouvelles écoles d'architecture et de médecine ainsi que le tout nouveau Institut des sciences humaines. Les deux ministres et les responsables locaux se sont ensuite mis à table et les discussions, de plus en plus poussées, ont battu leur plein hier à l'hémicycle de la wilaya. L'objet de ces débats ? Ce sont tout simplement les retards pris dans la livraison des projets. Le monde universitaire local se gargarise depuis quelque temps des mots « insuffisances des équipements » et « vétusté des établissements ». Mots récurrents à la veille de chaque rentrée universitaire. Chacun s'accorde sur la nécessité pour Oran d'être à la hauteur dans ces domaines. La fameuse stratégie de Hamimid et il l'a fait savoir hier : « Il faut absolument sortir de la médiocrité qui règne. » Un dixit repris presque en chœur par le wali d'Oran, responsable, désormais, appelé à coordonner ce fameux programme retenu pour la rentrée universitaire. Un programme dit « complémentaire pour l'enseignement (PEC) » qui a nécessité la bagatelle de 4,4 milliards de dinars.