Depuis mars 2003, quand l'Irak fut envahi par les forces de la coalition occidentale, il devient de plus en plus difficile de cerner les cas de rapts, d'enlèvements et de prises d'otages qui s'achèvent rarement par des dénouements heureux. Le 2 juillet 2004, le chargé d'affaires égyptien à Baghdad, Ihab Al Chérif, fut enlevé à Baghdad. Le 20 août 2004, deux journalistes français, Christian Chesnot et George Malbrunot, ont été kidnappés par un groupe qui se revendique de l'Armée islamique en Irak. Après quatre mois de détention, les deux hommes ont été remis à l'ambassade de France en Irak. Ce groupe a affirmé que « les professionnels qui n'exercent pas une activité de sabotage sans rapport avec leur fonction, qu'ils soient journalistes, médecins ou autres, ne sont pas visés par l'Armée islamique. Nous respectons uniquement une mission humanitaire véritable ». En septembre 2004, deux Américains enlevés ont été assassinés par leurs ravisseurs. Un mois plus tard, le 8 août, un otage britannique, Kenneth Bigley, fut achevé trois semaines après son enlèvement. Le 19 octobre, la directrice de l'ONG Care, Margaret Hassan, 52 ans, a été enlevée par un groupe d'individus qui exigent, pour l'épargner, le désengagement des troupes britanniques des opérations militaires en Irak. Le chef du Foreign Office, Jack Straw, a déclaré, quelques jours plus tard, que la victime « a probablement été assassinée ». Un autre membre de la coalition a été également visé puisque cinq Japonais ont été tués en Irak depuis le début de la guerre. Une autre journaliste avait subi le cauchemar de la détention depuis cinq mois. Florence Aubenas, journaliste française du quotidien Libération, et son guide irakien, Hussein Hanoun Al Saâdi, n'ont pu redécouvrir la joie de la liberté que le 12 juin 2005, après une forte mobilisation internationale. Le 4 mars 2005, Giuliana Sgrena, journaliste italienne, a été libérée après plus d'un mois de détention. Après avoir été relâchée, Giuliana Sgrena a été blessée à l'épaule par des tirs venant d'un barrage américain près de l'aéroport de Baghdad. Une bavure qui a coûté la vie à un agent italien, Nicola Ferita, qui assurait la protection de la journaliste. L'Algérie, jusque-là épargnée, retient son souffle depuis jeudi dernier pour connaître le sort de ses deux diplomates. Les auteurs des enlèvements en Irak, même éparpillés dans plusieurs groupuscules, semblent véhiculer la même revendication : le retrait des forces d'occupation en Irak.