Dans le pénitencier doublement de triste de triste mémoire d'Abou Ghraïb (centre de torture sous le régime de Saddam et lieu de tortures infligées aux Irakiens par des gardiens américains, 2 400 prisonniers attendent l'amnistie promise par les autorités de Bagdad. Les conditions de détention ont été améliorées, après l'éclatement du scandale de la torture pratiquée par les Gi's en avril dernier, mais le statut de ces détenus de sécurité reste à clarifier au milieu de déclarations contradictoires sur une amnistie promise à certains parmi les auteurs des violences. Le Premier ministre Iyad Allaoui et le président Ghazi al-Yaouar ont tous deux évoqué une telle amnistie après avoir pris les rênes du pouvoir le 28 juin. Selon eux, l'amnistie peut bénéficier à ceux qui se sont opposés à l'armée américaine mais qui sont prêts à déposer les armes, ce qui englobe théoriquement les détenus d'Abou Ghraïb et ceux, au nombre de 2 640, de camp Bucca, dans le sud de l'Irak et ceux du camp Redemption, fait de tentes et géré comme les autres par les américains. Yaouar a dit à la mi-juillet que l'amnistie pourrait être accordée à tous, à l'exception des auteurs de viols, de meurtres et d'enlèvements, mais l'annonce de cette mesure a été reportée à plusieurs reprises. L'ambassadeur américain à Bagdad, John Negroponte, a indiqué il y a une semaine qu'il n'était pas question de faire bénéficier de l'amnistie les auteurs d'attaques contre la force multinationale. Le général américain Geoffrey Miller, en charge des centres de détention de la coalition, a annoncé à la mi-juillet que des représentants du gouvernement intérimaire irakien siégeraient au sein d'une commission chargée d'examiner les cas des 5 200 Irakiens détenus par la force multinationale, relevant que, selon lui, seul un petit nombre était des innocents. D. B.