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Le syndrome de la prise d'otages
LA JOURNALISTE FLORENCE AUBENAS ET SON GUIDE LIBERES
Publié dans L'Expression le 13 - 06 - 2005

Des dizaines de personnes de toutes nationalités, confessions et professions, ont été kidnappées en Irak lors des derniers 26 mois.
Cette pratique de la prise d'otages, dont les journalistes ont payé un lourd tribut, apparue en Irak un an environ après la chute du régime baasiste de Saddam Hussein, n'a pas encore livré ses tenants et aboutissants. Le kidnapping, devenu l'un des aspects récurrents de la guerre en Irak, a-t-il un caractère social, -lié au brigandage et au grand banditisme-, ou marque-t-il une déviation aberrante du combat libérateur contre l'occupation étrangère -que disent mener les survivants du baasisme et les divers groupes se revendiquant de l'islamisme? En fait, outre de déconsidérer la lutte des Irakiens, pour la réappropriation de leur souveraineté nationale, les enlèvements n'auront eu pour effet que d'affaiblir la sympathie que pouvait avoir le monde pour la résistance irakienne.
Il est en fait malaisé de suivre les motivations des ravisseurs, d'autant plus que certaines prises d'otages ont été revendiquées par des groupes se présentant sous les noms d'«Armée islamique en Irak» et de «Brigades des Moudjahidine». La noble cause de rétablir la souveraineté de l'Irak reste toutefois incompatible avec des pratiques aussi criminelles que les enlèvements de personnes, surtout lorsque ces dernières sont des civils qui, plus est, apportent leur savoir-faire au pays.
Il est ainsi incompréhensible que parmi les victimes de cette pratique rétrograde se trouvent des journalistes qui, par leurs écrits et leurs témoignages, contribuent pourtant à dénoncer le s et autres répressions tant contre la population que contre les prisonniers irakiens de la part des forces d'occupation, notamment américaines.
Aussi, quelles causes défendent ceux qui s'en prennent à des journalistes, à des hommes d'affaires, à des travailleurs qui, par leur seule présence en Irak, préviennent les dépassement des forces d'occupation, tout en contribuant, d'une manière ou d'une autre, à aider l'Irak à sortir de l'ornière où l'ont plongé, outre les années de dictature, l'occupation étrangère. Ainsi, plusieurs journalistes qui, par leurs écrits, disaient la détresse quotidienne du peuple irakien, n'ont pas été épargnés par le syndrome de la prise d'otages. Si des confrères, après plusieurs mois de captivité, d'angoisse et de souffrance, -pour eux, pour leurs familles et leurs proches-, ont fini par être libérés, comme notre consoeur française, Florence Aubenas, du quotidien Libération, libérée hier en même temps que son guide irakien, Hussein Hanoun Al-Saadi, il n'en a pas été de même pour notre confrère italien, Enzo Baldoni, journaliste free-lance, qui n'a pas eu la même chance, assassiné le 26 août 2004 par ses ravisseurs se réclamant de l'Armée islamique en Irak, laquelle exigeait le départ d'Irak des troupes italiennes. Comme si un Etat souverain peut se laisser manoeuvrer par des preneurs d'otages ou se laisser dicter sa politique étrangère.
Ces prises d'otages, finalement à caractère politique et militaire, n'ont seulement pas de sens, sont à la limite puériles, (n'eut été les à-côtés sanglants et barbares de ces prise d'otages, comme l'horrible exécution en août de l'année dernière de 12 travailleurs népalais qui n'avaient rien à voir avec les malheurs de l'Irak, le Népal n'étant même pas membre de la coalition), car aucun Etat n'est prêt à marchander sa politique avec des preneurs d'otages. Il y eut certes le précédent des Philippines qui ont cédé aux menaces terroristes en retirant d'Irak leur contingent militaire en juillet de l'année dernière. Mais ce cas est demeuré, fort heureusement, isolé car la prise d'otages reste un crime que rien ne peut expliquer ni justifier. Des groupes se réclamant de «l'Armée islamique en Irak» ou des «Brigades des Moudjahidine» ont été parmi les principaux preneurs d'otages en Irak, ce qui ne rehausse en rien le crédit de leur combat, en tant que mouvement de libération, d'autant plus que la pratique des enlèvements ne peut, en aucune manière, se légitimer, surtout lorsque les victimes, des civils, sont étrangères aux événements vécus par l'Irak et n'ont aucune prise sur eux.
En revanche, il aurait été à l'honneur de ces même groupes, -qui disent combattre pour libérer l'Irak-, de protéger ces journalistes, ces travailleurs étrangers, dont les uns informaient le monde sur le quotidien irakien, alors que les autres apportaient leur savoir-faire et aidaient l'Irak à se reconstruire.
De fait, la pratique des enlèvements demeurera l'un des points noirs de la nouvelle histoire de l'Irak, qui s'est ouverte après la chute du régime de Saddam Hussein.


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