Un mouvement de colère et de révolte sans précédent a fait descendre spontanément quelque 200 citoyens, hier matin, dans la rue de Haïzer. Criant leur ras-le-bol d'une gestion caractérisée par toutes sortes de dysfonctionnements et leur méfiance à l'égard de l'homme qu'ils avaient porté à la tête de leur commune sans que celui-ci tienne aucun engagement pris avant son élection, les marcheurs se sont portés tout naturellement, d'un même pas, vers le siège de l'APC qu'ils ont fermé. Puis, massés devant l'entrée, les manifestants ont fait savoir qu'ils ne quitteraient pas les lieux tant que le wali n'aurait pas fait le déplacement à Haïzer pour prendre connaissance de leurs problèmes. Ceux-ci, qui ont été scellés dans une pétition adressée il y a quinze jours au président d'APC et au chef de daïra de Haïzer sans susciter la moindre réaction de leur part, ont trait à l'AEP devenu une crise aigue depuis deux semaines, aux routes dans un état déplorable et à la gestion, surtout, jugée intolérable. « Vous n'êtes pas notre maire, criait un manifestant, vous ne faites pas attention à nous. » « Une poule pondeuse a plus de prix que nous », lançait un deuxième à l'adresse du premier responsable de la commune. Ces allusions, selon des témoins oculaires qui nous les ont rapportées, renvoyaient au déneigement effectué par le président d'APC pour dégager la voie publique devant son poulailler et sa boulangerie lors des intempéries survenues l'hiver dernier, accusaient certains. Elles renvoyaient également au forage en plein centre-ville creusé par le même élu, dénonçaient d'autres. A midi, selon nos sources, la situation restait aussi tendue. Nos coups de fil répétés résonnaient au niveau de ce siège, vers 16h, en vain.