Le théâtre le Casif, à Sidi-Fredj, a accueilli dimanche dernier les groupes de rap MTR, D. Nar et Cobra noir, ainsi que les chanteurs Nacereddine Blidi et Katchou pour une soirée qui n'a pas drainé beaucoup de monde. En effet, pas même la moitié de l'hémicycle n'a été remplie. Et les rappeurs se sont produits face à des gradins presque vides. Parus dans un accoutrement de mauvais clowns, ces groupes de rap ont chanté pour les gradins qui rendaient l'écho de leurs voix. Ils demandent au public de chanter avec eux, un public imaginaire puisque les gens présents se comptaient sur les doigts d'une seule main. La scène est tellement triste qu'on a l'impression d'assister à une veillée funèbre. Au rythme de la musique, ils hululent, jacassent ou croassent dans un franco-arabe confus. Des voix s'élèvent des gradins les priant de rejoindre leurs loges. Il y a eu assez de bruit pour rien. Et « il n'y a que les bidons vides qui font beaucoup de bruit ». Suit le chanteur Nacerddine Blidi. Il a de la chance du fait que quelqes spectateurs de plus ont pris place. Sur fond de musique rythmée, il crée une ambiance de fête qui permet à la faible assistance de danser et de se défouler. Pleuvent ainsi les chansons sentimentales, à l'exemple de Le Destin, Ma Dulcinée, Colombe. Le public en a consommé d'une manière gargantuesque. L'artiste est bien sûr applaudi et cède la scène à Katchou, un des interprètes de la chanson chaouie. Comme il sait ce que veut le public, il le met en transe. Entre-temps, l'orcheste augmente la cadence des percussions et la fête continue. L'artiste s'en tire ainsi bien. Il a bonne conscience, d'autant que la chanson alimentaire a encore de beaux jours devant elle. Tant mieux pour ses adeptes, public et chanteurs confondus.