La piscine municipale de Miliana a été mercredi dernier au milieu de l'après-midi le théâtre d'un drame, dont la victime est un jeune adolescent. En effet, Mahfoud Bouguer, 14 ans, résidant à Korkah (1 km à l'ouest de Miliana), a été découvert inanimé au fond de la piscine en ce jour de grande affluence. Selon le témoignage d'un employé rencontré jeudi sur les lieux, l'adolescent aurait reçu sur son corps plusieurs baigneurs qui effectuaient des plongeons groupés. Aussitôt alertés, les éléments de la Protection civile se sont déplacés, mais selon le frère de la victime, il était déjà trop tard. Admis à l'hôpital de Miliana, les médecins ont conclu au décès par noyade. Cependant, le frère de l'infortuné, Djelloul Bouguer, rencontré au domicile familial, nous apprendra que la famille ne cesse de se poser des questions sur les circonstances exactes de ce drame. Très digne dans sa douleur, il s'interroge à son tour : « Comment se fait-il que les gardiens, à supposer qu'ils étaient présents, ne se soient pas aperçus à temps de l'absence de mon jeune frère ? » Il ajoutera : « Mon frère a perdu plusieurs dents. Peut-être a-t-il été poussé ? » Pour sa part, le président du Sporting club de Miliana, qui prend en charge cette piscine, certifiera que l'administration emploie 5 surveillants de baignade, dont 4 étaient présents selon lui le jour du drame. C'est le destin qui a décidé ainsi, ajoutera-t-il. Signalons que le jeune Mahfoud a été enterré jeudi matin, et déjà dans l'après-midi, musique, chant et danse à l'occasion d'un mariage ont vite fait de remplacer l'atmosphère tragique de la veille. Quant à la famille Bouguer, elle attend, dira Djelloul le frère, les conclusions de l'enquête déclenchée par la police de Miliana pour déceler quelles démarches adopter afin de demander réparation auprès des responsables de cette structure qui, à l'évidence, poursuivra notre interlocuteur, n'ont pas pris toutes les mesures nécessaires pour préserver la vie de tous les enfants. Pour conclure, il y a lieu de signaler que cet accident malheureux survient 15 jours à peine après l'ouverture de la piscine municipale.